ROME - Les Italiens votent aujourd'hui pour renouveler leur Parlement, un scrutin à l'issue incertaine et qui ne devrait permettre à aucun parti d'obtenir à lui seul une majorité nette pour gouverner.

Au terme d'une campagne marquée par les thèmes du chômage élevé et de l'immigration, l'alliance de droite formée par Forza Italia de l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi, le petit parti libéral Noi con l'Italia (Nous avec l'Italie) et les partis d'extrême droite de la Ligue du Nord de Matteo Salvini et de Fratelli d'Italia (Frères d'Italie), devrait obtenir la majorité des sièges mais sans doute pas la majorité absolue, selon les derniers sondages publiés.

La formation anti-système, le Mouvement Cinq Etoiles (M5S), a le vent en poupe et devrait ressortir comme le parti obtenant à lui seul le plus de sièges. Le M5S profite du mécontentement au sujet de la corruption et d'un sentiment de paupérisation.

Le Parti démocrate (PD, centre gauche) au pouvoir devrait arriver en troisième position.

Les bureaux de vote ouvriront à 7h00 (06h00 GMT) et fermeront à 23h00 (22h00 GMT). Les premières estimations de sortie des urnes seront publiées dans la foulée.

---

BERLIN - L'issue de la consultation des quelque 464.000 adhérents du Parti social-démocrate allemand (SPD) sur l'accord de coalition avec les conservateurs d'Angela Merkel sera annoncée ce matin au siège berlinois du parti.

Une victoire du "oui" ouvrirait la voie à une nouvelle "große Koalition" (grande coalition) avec les conservateurs, formule déjà éprouvée en 2005-2009 puis 2013-2017 après une première expérience dans les années 1960.

A l'inverse, une victoire du "non", plus de cinq mois après les élections fédérales du 24 septembre, pourrait renvoyer la première puissance économique européenne à la case départ, à moins que Merkel, au pouvoir depuis douze ans, n'opte pour un gouvernement minoritaire.

---

OUAGADOUGOU - Le groupe djihadiste malien GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans), qui est lié à Al Qaïda, a revendiqué l'attaque survenue vendredi à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.

Le GSIM, ou JNIM selon son acronyme en langue arabe, est responsable d'autres attaques au Sahel ces dernières années, notamment au Mali, et est lié à l'enlèvement d'au moins six Occidentaux dans la région.

La revendication de la double attaque contre le siège de l'état-major des forces armées et l'ambassade de France à Ouagadougou, qui a fait 16 morts, dont huit assaillants, et 80 blessés, a été relayée par l'agence de presse mauritanienne Alakhbar, via laquelle le JNIM a déjà communiqué par le passé.

L'agence précise que l'attaque a été déclenchée en représailles contre la mort d'un des chefs du GSIM, Mohamed Hacen al Ancari, tué récemment par les forces françaises.

L'organisation avait le mois dernier revendiqué une attaque à l'engin explosif dans laquelle deux soldats français de l'opération Barkhane ont été tués dans l'est du Mali, où la France intervient militairement depuis janvier 2013.

---

PARIS - Des proches de Sophie Pétronin, otage française au Mali enlevée fin 2016, ont été reçus hier au ministère français des Affaires étrangères par un conseiller du ministre.

Ce rendez-vous a semble-t-il dissipé les craintes du fils et des neveux de la septuagénaire, qui étaient intervenus dans les médias en décembre pour dénoncer l'inaction présumée de la France.

Sophie Pétronin, dirigeante d'une ONG suisse d'aide aux enfants souffrant de malnutrition, a été enlevée le 24 décembre 2016 à Gao, dans le nord du Mali. Elle apparaît dans une vidéo datée du 1er mars diffusée par le Groupe pour le soutien de l'islam et des musulmans (GSIM).

---

BEYROUTH - Les forces gouvernementales syriennes poursuivent leur avancée dans la Ghouta orientale, à l'est de Damas et ont pris hier le contrôle quasi-total de Chifouniyé, une des localités de l'enclave rebelle assiégée, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Le Président français Emmanuel Macron et le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres ont évoqué la Ghouta orientale et le dossier syrien en général hier soir.

Le Président français et le diplomate portugais ont partagé "leur grave préoccupation" et "ont réaffirmé leur pleine détermination à faire appliquer par le régime syrien et ses alliés la dernière résolution de l'Onu sur la Syrie, la 2401, qui instaure une trêve d'un mois dans tout le pays mais qui est pour l'instant restée lettre morte.

De son côté, le groupe rebelle du Djaïch al Islam a indiqué que ses combattants s'étaient retirés de deux secteurs, dont Chifouniyé, en raison de bombardements intenses.

Le Hezbollah, le groupe chiite libanais soutenu par l'Iran et qui combat aux côtés des forces gouvernementales, indique que l'armée syrienne a pris trois autres secteurs sur les franges Est et Sud-Est de la Ghouta orientale.

---

WASHINGTON - Donald Trump est resté sur le sentier de la guerre commerciale hier en menaçant d'imposer de lourdes taxes à l'importation sur les automobiles fabriquées dans l'Union européenne.

Il a brandi cette menace au cas où l'UE appliquerait des tarifs douaniers en représailles à son propre projet d'introduire des droits de douane de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium.

Réagissant à ce projet du président américain, qui a provoqué vendredi une chute des Bourses mondiales, l'UE envisage d'appliquer des tarifs douaniers de 25% sur une liste de produits importés des Etats-Unis.

Face à cette possibilité, Donald Trump, sur son fil Twitter comme il en a l'habitude, a menacé directement les constructeurs automobiles européens, dont certains comme Volkswagen, Mercedes et BMW possèdent des usines d'assemblage aux Etats-Unis.

---

PARIS - Le projet de taxation des revenus des géants du numérique que la Commission européenne (CE) doit présenter dans la seconde quinzaine de mars envisage un taux compris entre 2% et 6%, mais "plus près de 2 que de 6", dit le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, dans Le Journal du Dimanche.

Alors que les "GAFA" (Google, Apple, Facebook et Amazon) sont accusés de faire de l'optimisation fiscale en Europe, l'exécutif européen souhaite taxer les revenus des géants du numérique dans les pays où se trouvent leurs utilisateurs et non plus les bénéfices logés dans des filiales installées dans des Etats à fiscalité avantageuse.

Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, a annoncé hier que la proposition de la CE serait présentée le 21 mars.

---

VARSOVIE - Une plainte a été déposée en Pologne contre un journal argentin accusé d'avoir enfreint la nouvelle loi qui interdit de suggérer que la Pologne a été complice de l'extermination des juifs par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

La plainte a été déposée contre le quotidien argentin Pagina 12 par la Ligue polonaise contre la diffamation, une ONG qui fait campagne pour protéger la réputation historique de la Pologne à l'étranger. Le journal dit ne pas avoir été informé officiellement de la plainte.

Pagina 12 est accusé d'avoir, en décembre 2017, utilisé une photographie de ceux qu'on a surnommé les "soldats maudits", des résistants polonais qui ont combattu les communistes après la guerre, pour illustrer un article sur le pogrom de Jedwabne de juillet 1941. Lors de ce massacre, des Polonais alliés aux occupants nazis ont tué au moins 340 juifs.

---

PARIS - Antoine Gallimard, PDG de la maison d'édition Gallimard, indique, dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, ne pas avoir renoncé à son projet de publier trois pamphlets antisémites de Louis-Ferdinand Céline, suspendu mi-janvier face à une vague de critiques.

Antoine Gallimard justifie ce projet d'éditer une version annotée des pamphlets antisémites de l'auteur du "Voyage au bout de la nuit" par le "goût pour la vérité, tout simplement" et la volonté de ne pas occulter "la vraie question, celle qui fait mal: la coexistence du génie et de l'ignoble en un seul homme".

"Il ne me paraît plus possible d'omettre un pan entier des écrits de Céline de sa bibliographie", estime-t-il.

---

LOS ANGELES - Les femmes espèrent être à l'honneur et récompensées ce soir aux Oscars qui fêtent leur 90e anniversaire dans un Hollywood en proie au doute où de nouvelles accusations d'inconduite sexuelle contre des réalisateurs, des producteurs ou des acteurs émergent chaque semaine depuis octobre dernier.

Le film fantastique "La Forme de l'eau", histoire d'amour entre une femme de ménage muette et une créature amphibienne, arrive clairement favori avec 13 nominations, dont celle du meilleur film, du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice.

Mais, selon les spécialistes, pour le très convoité Oscar du meilleur film, il faudra compter avec trois autres productions : "Three Billboards : Les Panneaux de la vengeance", drame policier, "Get Out", film d'horreur sur le thème du racisme et "Dunkerque" sur l'évacuation de la ville lors d'un épisode dramatique de la Seconde guerre mondiale.