PARIS - Taxé d'immobilisme à droite, critiqué pour ses hésitations sur sa gauche, Jean-Marc Ayrault est monté en première ligne hier pour la rentrée du gouvernement en annonçant le relèvement du plafond du livret A et une baisse de la fiscalité sur les carburants pour tenter d'enrayer leur flambée.

Parlant sur BFM-TV et RMC dans la matinée puis, de façon inhabituelle, à la sortie du conseil des ministres dans la cour de l'Elysée, le Premier ministre a indiqué que le gouvernement entendait montrer qu'il "est prêt à agir sur toutes les situations d'urgence" tout en menant à bien des réformes de fond.

Le gouvernement a mis les formes pour présenter une image d'unité dans l'action. Arrivés à pied à l'Elysée pour le conseil des ministres de rentrée, les ministres ont dîné ensemble à Matignon hier soir.

Le plafond du livret A défiscalisé, que François Hollande s'était engagé à doubler durant la campagne présidentielle, ne sera relevé rapidement que de 25% puis par la suite "en fonction des besoins".

Quant aux taxes sur les carburants, elles feront l'objet d'une baisse "modeste et provisoire", alors que le futur chef de l'Etat avait évoqué un blocage des prix en cas de forte hausse.

Le gouvernement a par ailleurs décidé de faciliter l'accès au travail des Roms sans attendre une éventuelle levée des mesures transitoires de l'Union européenne qui le restreignent jusqu'à fin 2013.

Jean-Marc Ayrault avait décidé de convoquer une réunion interministérielle sur les conditions de vie des Roms à la suite d'une série de démantèlements de camps illicites menés par le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, mais qui ont divisé la majorité.

A l'issue des discussions, Matignon a annoncé la suppression de la taxe pesant sur les employeurs des Roms et un élargissement des métiers auxquels peuvent prétendre les membres de cette communauté, issus de Roumanie et de Bulgarie pour la plupart.

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BERLIN - François Hollande fait sa rentrée européenne aux côtés d'Angela Merkel aujourd'hui à Berlin avant leurs rencontres avec le Premier ministre grec et un mois de septembre ponctué d'échéances liées à la crise des dettes publiques de la zone euro.

Antonis Samaras, qui a reçu hier le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, espère convaincre les dirigeants européens de lui donner plus de temps, deux ans, pour mener à bien les réformes prévues par le plan d'aide accordé en mars à la Grèce.

Si l'Allemagne se montre très ferme sur le dossier grec, la France insiste aussi sur l'intégrité de la zone euro, laissant affleurer au minimum des nuances dans le couple franco-allemand sur les moyens de gérer la crise.

François Hollande a abordé le dossier grec avec le Premier ministre britannique David Cameron hier lors d'une conversation téléphonique et les deux hommes se sont félicité des décisions récentes de la Banque centrale européenne, qui s'est engagée à faire "tout ce qui est nécessaire" pour préserver l'euro.

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AMMAN - L'armée syrienne a bombardé le sud de Damas pour tenter de renforcer la mainmise du président Bachar al Assad sur la capitale, rapportent des rebelles.

Une quarantaine de personnes ont été tuées, selon ces mêmes sources. Ce bombardement serait le plus important ce mois-ci.

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ISTANBUL- Le président turc Abdullah Gül a lancé un appel à l'union nationale à la suite de l'attentat à la voiture piégée qui a fait neuf morts lundi soir à Gazantiep, dans le sud-est du pays limitrophe de la Syrie.

L'attentat n'a pas été revendiqué. Une soixantaine de personnes ont également été blessées dans l'explosion, survenue à proximité d'un commissariat de police en pleine fête de l'Aïd el Fitr marquant la fin du ramadan.

Certains responsables turcs ont pointé du doigt les maquisards du Parti des travailleurs du Kurdistan. Mardi, le PKK a pourtant démenti être derrière l'attentat.

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RUSTENBURG, Afrique du Sud - Deux producteurs de platine en Afrique du Sud ont dit hier être confrontés à leur tour à des mouvements de contestation salariale, cinq jours après la mort de 34 ouvriers en grève de la mine de platine de Marikana, tués par les forces de l'ordre.

Anglo American Platinum, premier producteur mondial de platine, a annoncé que ses mineurs demandaient des hausses de salaires, et un syndicat rapporte que des salariés du site de Rasimone, exploité par Royal Bafokeng Platinum, ont empêché leurs collègues de se rendre à leur travail.

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PARIS - François Fillon, favori dans la course à la présidence de l'UMP, propose un programme de "réformes radicales", notamment la fin des 35 heures et l'augmentation du temps de travail des fonctionnaires.

Dans Le Point, à paraître aujourd'hui, l'ancien Premier ministre, qui est candidat à la présidence de l'UMP, estime également que la zone euro doit se doter "d'un vrai gouvernement économique, capable de définir une politique budgétaire et de la faire respecter."

"Ce gouvernement serait contrôlé dans un premier temps par une délégation du Parlement européen et des parlements nationaux", précise-t-il.