BARCELONE - Le chef de l'exécutif catalan, Carles Puigdemont, n'a pas explicitement confirmé hier que la Catalogne proclamerait unilatéralement son indépendance au vu du résultat du référendum d'autodétermination de dimanche, préférant renouveler son appel au dialogue avec Madrid et à une médiation extérieure.

Dans une allocution très attendue prononcée en début de soirée depuis la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont a adopté un ton moins catégorique qu'au cours des jours précédents et a soigneusement évité de prononcer le mot "indépendance", véritable chiffon rouge pour Madrid.

"C'est un moment qui réclame une médiation. Nous avons reçu diverses offres au cours des dernières heures et nous allons en recevoir d'autres. Tout le monde sait que je suis prêt à entamer un processus de médiation", a-t-il déclaré lors de son discours retransmis à la télévision.

Madrid a aussitôt rejeté cette main tendue.

"Si M. Puigdemont veut discuter ou négocier, ou s'il veut envoyer des médiateurs, il sait parfaitement ce qu'il doit commencer par faire: revenir au respect de la loi", ont réagi les services du chef du gouvernement, Mariano Rajoy, dans un communiqué.

S'il n'a pas évoqué explicitement l'indépendance pendant son allocution, comme il l'avait fait à plusieurs reprises depuis dimanche soir, Carles Puigdemont n'a de fait pas refermé cette porte, loin s'en faut.

Lundi, il a appelé à une médiation de l'Union européenne pour sortir de la crise institutionnelle.

Mais devant le Parlement de STRASBOURG, le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a semblé exclure cette hypothèse en évoquant un "problème interne" à l'Espagne qui doit être réglé conformément à l'ordre constitutionnel espagnol.

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MANCHESTER, Angleterre - Fragilisée politiquement depuis les législatives et contestée au sein de son camp, la Première ministre britannique Theresa May a tenté de réaffirmer son autorité, hier, à la faveur d'un discours prononcé lors du congrès du Parti conservateur à Manchester.

Le discours de la Première ministre a été perturbé par une quinte de toux et par un manifestant qui s'en était déjà pris à Donald Trump et à l'ancien président de la Fifa, Sepp Blatter. L'individu, Simon Brodkin, un comédien de 45 ans, a remis à Theresa May un formulaire de lettre de licenciement avant d'affirmer que ce coup d'éclat lui avait été suggéré par le ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson.

Cette intervention a finalement servi les intérêts de l'oratrice et donné à son discours un relief dont il manquait cruellement, lui assurant le soutien de l'assistance à défaut de son enthousiasme.

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WASHINGTON - Donald Trump a dit hier faire "totalement confiance" à Rex Tillerson, quelques heures après que son secrétaire d'Etat a dû démentir avoir envisagé de démissionner cet été et ses services assurer qu'il n'avait jamais qualifié le président de "crétin" pendant une réunion.

Réagissant à des révélations de la chaîne télévisée NBC, Rex Tillerson a déclaré pendant une conférence de presse improvisée soutenir la politique de Donald Trump avec la même détermination qu'au premier jour.

"Je n'ai jamais envisagé de quitter ce poste", a affirmé Rex Tillerson lors de cette déclaration faite au département d'Etat. "Je serai là aussi longtemps que le président estimera que je peux lui être utile pour atteindre ses objectifs", a-t-il ajouté.

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LAS VEGAS, Nevada - La compagne du tueur de Las Vegas, interrogée par le FBI, a déclaré hier qu'elle ignorait tout du macabre projet de son conjoint, par le biais de son avocat.

Considérée comme l'unique "personne d'intérêt" dans l'enquête sur la fusillade la plus meurtrière de l'histoire des Etats-Unis, Marilou Danley, une Australienne de 62 ans, est arrivée hier à Los Angeles depuis les Philippines, où elle rendait visite à des membres de sa famille.

Les enquêteurs, qui n'ont pour le moment trouvé aucune trace de sa complicité, ont notamment interrogé Danley sur un virement de 100.000 dollars passé par Paddock vers les Philippines avant l'attaque.

Danley a expliqué dans un communiqué lu par son avocat que Paddock lui avait acheté un billet d'avion pour rendre visite à sa famille dans les Philippines et lui avait envoyé de l'argent pour y acheter un bien immobilier. Elle pensait qu'il s'apprêtait à rompre avec elle, a-t-elle ajouté.

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BAGDAD - Les forces irakiennes ont annoncé avoir lancé hier leur offensive finale pour reprendre la ville d'Haouidja, dans le nord du pays, l'un des deux derniers secteurs encore sous le contrôle des djihadistes de l'organisation Etat islamique en Irak.

L'Onu estime à 78.000 le nombre d'habitants pris au piège des combats à Haouidja et dans ses environs.

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BRUXELLES/DUBLIN - La Commission européenne (CE) a sévi une nouvelle fois hier contre les montages fiscaux d'Apple en Irlande et d'Amazon au Luxembourg, une décision que Dublin a jugée "regrettable" et que le Grand-Duché a contestée.

La CE a annoncé qu'elle assignait l'Irlande devant la Cour de justice de l'Union européenne pour ne pas avoir récupéré 13 milliards d'euros d'arriérés d'impôts d'Apple et a par ailleurs ordonné à Amazon de rembourser au Luxembourg environ 250 millions d'avantages fiscaux perçus de façon indue depuis 2003.

L'exécutif européen avait ordonné le 30 août 2016 à Apple de verser 13 milliards d'euros à l'Irlande après avoir conclu que les arrangements fiscaux entre Dublin et le groupe américain s'apparentaient à une aide publique illégale.

"Bravo à l'Europe qui agit avec détermination pour faire respecter les règles et la justice fiscale !", a écrit le président français sur Twitter.

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STRASBOURG - Le Parlement européen a usé hier de son droit d'objection pour contester la définition des perturbateurs endocriniens proposée par la Commission européenne, trop laxiste à ses yeux, et lui demander de revoir sa copie.

La résolution, soutenue par la gauche, les écologistes et les libéraux, a été adoptée par 389 voix contre 235 et 70 abstentions. Les eurodéputés estiment que la Commission a outrepassé ses pouvoirs en s'affranchissant des critères scientifiques dans la définition des perturbateurs endocriniens, des molécules chimiques susceptibles de perturber le système hormonal que l'on trouve dans les produits phytosanitaires, les cosmétiques et diverses matières synthétiques.

La proposition de la Commission a fait l'objet d'un accord du Conseil européen le 4 juillet dernier, la France s'y ralliant après avoir été longtemps très réservée.

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PARIS - Les représentants du gouvernement et les partenaires sociaux des transports routiers sont parvenus hier soir à un accord qui vise à sécuriser au niveau de la branche un certain nombre de minima, a-t-on appris des syndicats et du gouvernement.

L'accord de branche négocié par le patronat et les syndicats prévoit que tous les éléments de salaire et de primes contenus dans la convention collective soient sanctuarisés.

"Ce soir, les partenaires sociaux se sont accordés sur le fait d'intégrer dans un nouvel accord de branche, pleinement compatible avec les ordonnances, l'ensemble des règles auxquelles les organisations syndicales comme patronales ont manifesté leur attachement", ont annoncé les ministres du Travail, Muriel Pénicaud, et des Transports, Elisabeth Borne, dans un communiqué.

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PARIS - En suggérant que des salariés feraient mieux d'aller chercher du travail plutôt que de "foutre le bordel", Emmanuel Macron a suscité hier les critiques de plusieurs membres de l'opposition.

Des heurts ont éclaté hier après-midi entre les forces de l'ordre et des salariés de GM&S qui souhaitaient s'entretenir avec le chef de l'Etat lors de son déplacement à Égletons (Corrèze) sur le thème de la formation professionnelle.

Des images tournées par BFMTV montrent une conversation entre Emmanuel Macron et Alain Rousset, président de la région Nouvelle Aquitaine, qui évoque les difficultés de recrutement de l'usine d'Ussel du fabricant de produits en aluminium Constellium.

"Il y en a certains au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d'aller regarder s'ils peuvent avoir des postes là-bas. Parce qu'il y en a qui ont les qualifications pour le faire", répond le président de la République. "C'est pas loin de chez eux", poursuit-il.

Dans un climat social marqué par une réforme contestée du Code du travail et la grogne montante liée à un projet de budget 2018 décrit comme celui "des riches" par l'opposition de gauche, ces propos ont conduit des élus d'opposition à dénoncer le "mépris" d'Emmanuel Macron.

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STOCKHOLM - Le prix Nobel de chimie a été attribué hier matin à Jacques Dubochet, ancien chercheur de l'université de Lausanne, Joachim Frank, de l'université de Columbia, et Richard Henderson, de Cambridge, pour leurs travaux sur la cryo-microscopie électronique qui a simplifié et amélioré l'imagerie des biomolécules.