Un projet de « casse sociale » et de « désindustrialisation ». Franck Daoût, le DSC CFDT de la marque au losange n'avait pas de mot assez fort pour dire sa colère suite à la présentation, vendredi 29 mai au matin, du plan d'économies du groupe, déjà largement fragilisé bien avant la crise du Covid. Un plan d'économies annoncé de 2 milliards d'euros sur trois ans, qui vise une réduction des capacités de production, une réorganisation de l'ingénierie (le Technocentre de Guyancourt serait fortement impacté) et une taille franche dans les frais de fonctionnement. Ce qui devrait se traduire par une suppression de 4 600 emplois en France (sur 48 000) et 15 000 dans le monde, soit 8% des effectifs. En France, 4 sites sur 14 seraient impactés : Caudan (Morbilhan), Choisy-le-Roi (Val de Marne), Dieppe (Seine Maritime) et Maubeuge (Nord).

« Plan qui ne tient pas la route »

« Nous ne discutons pas le fait qu'il faut rebâtir une stratégie pour Renault. Maiscomment construire un plan de cette ampleur alors que la stratégie de l'entreprise ne sera dévoilée qu'en septembre 2020 au plus tôt, avec l'arrivée du futur directeur général de Renault, Luca de Méo ! », explique le DSC.

« Sur le volet manufacturing, ce plan est irréaliste et opportuniste au moment d'une crise sanitaire qui n'est pas terminée. Par ailleurs, il s'établit sur des bases de réflexions qui à notre sens sont erronées. Ce projet est déséquilibré aux dépens de la France, au regard des efforts consentis par les autres pays où le groupe est installé ». Le DSC s'énerve en outre de voir « que des sites qui marchent très bien, comme Maubeuge, sont concernés par le plan. On marche sur la tête ».

Deuxième syndicat du groupe, la CFDT annonce d'ores et déjà « tout faire pour que cela reste à l'état de projet, pour que ce plan n'aboutisse pas parce qu'il ne tient pas la route ». La CFDT a d'ailleurs entamé des démarches avec les autres organisations syndicales qui le souhaitent pour demander des expertises sur les sites concernés. « Nous sommes en capacité de faire des propositions alternatives, comme nous l'avons fait en 2013 (pour 820 000 véhicules) et plus récemment en 2019 pour le site de Villeurbanne qui renaîtra en Août 2020 avec de nouvelles activités et un corps social indemne », indique Franck Daoût, pour qui l'avenir des sites ne pourra se décider que par la négociation et l'implication des représentants syndicaux.
« La co-construction et l'intelligence collectives sont, dans une période de crise, les seules solutions pour sortir par le haut », conclut le représentant syndical.

epirat@cfdt.fr

photo Réa

La Sté CFDT - Confédération Française Démocratique du Travail a publié ce contenu, le 29 mai 2020, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
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