(Répétition corrigée mot omis "émission" § 1)

LE CAIRE, 6 avril (Reuters) - Un tribunal administratif du Caire a rejeté samedi la demande d'interdiction de l'émission de l'humoriste et imitateur égyptien Bassem Youssef pour avoir insulté le président Mohamed Morsi et offensé l'islam.

Mais l'homme qui, dans son émission télévisée diffusée chaque vendredi à une heure de grande écoute par une chaîne privée, fait rire les Egyptiens en imitant les hommes politiques, reste passible d'une enquête judiciaire pour les mêmes chefs d'accusation.

La demande visant à interdire l'émission de l'humoriste ainsi que de fermer la chaîne indépendante CBC qui la diffuse a été déposée par un avocat islamiste, Mahmoud Abou al Ainine, apprend-on de sources judiciaires. Ce juriste travaille pour les Frères musulmans mais il a effectué sa démarche à titre individuel.

Bassem Youssef avait été libéré sous caution dimanche après avoir été interrogé par un procureur sous l'accusation d'insultes au chef de l'Etat, issu de la mouvance islamiste, et à l'islam.

La convocation de l'humoriste a été vivement critiquée par l'opposition et les organisations de défense des droits de l'homme qui y voient un nouvel exemple de la volonté du gouvernement islamiste de restreindre la liberté d'expression.

Selon l'avocat et militant des droits de l'homme Gamal Eïd, une vingtaine de plaintes ont été déposées pour insultes envers Mohamed Morsi depuis son arrivée à la tête de l'Etat en juin 2012, soit quatre fois plus que durant les trente années de présidence d'Hosni Moubarak. (Omar Fahmy et Ulf Laessing; Jean-Loup Fiévet pour le service français)