Les mesures rejetées par la Cour devraient priver l'Etat de quelque 900 millions d'euros de recettes et d'économies, selon des premières estimations faites à partir du budget 2013.

La somme totale des mesures d'austérité présentées dans ce budget est d'environ cinq milliards d'euros.

"C'est un moindre mal (...) tout bien considére, un bon dirigeant ne devrait pas éprouver des difficultés pour adapter le budget à ce qui a été rejeté", a déclaré Joao Cantiga Esteves, économiste à l'Université Technique de Lisbonne.

Avant que certains de ses articles ne soit examinés par les 13 juges constitutionnels, le budget 2013 prévoyait la plus importante hausse des impôts de l'histoire du Portugal tout en baissant les traitements des fonctionnaires et les retraites.

La Cour constitutionnelle a rejeté une diminution des primes de vacances des retraités et des fonctionnaires ainsi que les diminutions des indemnités chômage et maladie.

Un conseil des ministres extraordinaire a été convoqué samedi. Le gouvernement doit ramener cette année le déficit budgétaire à 5,5% du produit intérieur brut (PIB) contre un ratio de 6,4% l'an dernier.

Lisbonne avait manqué l'objectif qui lui avait été assigné pour 2012 mais le pays avait néanmoins été félicité par ses créanciers internationaux - Union européenne et Fonds monétaire international (FMI) - pour les progrès accomplis en matière de consolidation budgétaire.

Les économistes estiment dans leur ensemble que le gouvernement devraient être en mesure de couvrir le manque à gagner provoqué par la décision de la Cour via des baisses de dépenses supplémentaires qui avaient été préventivement demandées par les créanciers internationaux.

Ces derniers pourraient également donner plus de marges de manoeuvre au Portugal pour atteindre ses objectifs.

Le 15 mars, Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, avait dit que la Commission européennes allait proposer de donner jusqu'à 2015, contre 2014 actuellement, au Portugal pour réduire son déficit budgétaire sous l'objectif des 3% du PIB.

Andrei Khalip, Daniel Alvarenga et Sergio Goncalves, Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Guy Kerivel