par Paul Carrel

L'indice de l'institut munichois, qui a précisé qu'aucune donnée du mois d'avril n'avait été révisée, calculé à partir d'un échantillon de 7.000 entreprises, ressort à 101,5 contre 101,6 en avril.

Il est inférieur aux prévisions des économistes interrogés par Reuters qui avaient en moyenne anticipé 102,0. Leurs prévisions variaient de 99,0 à 103,1.

"C'est un ajustement clairement causé par la crise de la dette des pays de la zone euro et l'agitation des marchés", explique Carsten Brzeski, économiste chez ING Financial Markets. "Même les entreprises allemandes les plus solides semblent s'inquiéter".

Après avoir atteint son niveau le plus élevé depuis mai 2008 le mois dernier, l'indice Ifo décevant de mai 2010 s'accorde avec d'autres données publiées vendredi, signalant un ralentissement du secteur privé allemand sur le même mois et une faible croissance de l'économie sur le trimestre.

La composante mesurant la perception des conditions actuelles s'est inscrit à 99,4 en mai après 99,3 le mois dernier et 100,2 espéré.

La composante des anticipations est quant à elle ressortie à 103,7 après 104,0 en avril et 103,6 attendu.

Klaus Abberger, économiste à l'Ifo, minimise pourtant les risques de répercussion de la crise européenne sur l'économie allemande, soulignant que celle-ci reste stable.

Une opinion que partage Carsten Brzeski: "De manière fondamentale, la crise grecque a eu des retombées positives sur l'économie allemande", explique-t-il. "Un euro faible soutient une reprise qui s'appuie sur les exportations, et les taux d'intérêt bas devraient permettre au gouvernement de voir baisser le montant de ses propres intérêts".

Le groupe Siemens a pour sa part déclaré que l'appréciation du dollar était positive pour le groupe, et EADS a également émis des prévisions de bénéfices sur le long terme grâce à la baisse de l'euro.

L'Allemagne est sortie au deuxième trimestre 2009 de la plus grave récession qu'ait connu le pays depuis la Seconde guerre mondiale, mais la reprise a ensuite été freinée par des conditions climatiques rudes, perturbant l'activité économique.

Toutefois, les derniers indicateurs laissent présager d'un rebond de la reprise.

La production industrielle et les commandes ont progressé en mars et les exportations allemandes ont bondi à leur rythme le plus rapide en près de 18 ans, dépassant même les prévisions les plus optimistes.

Alexandre Boksenbaum-Granier et Catherine Monin pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten