par Sarah Marsh

Le chiffre provisoire de l'Office fédéral de la statistique est inférieur à celui qu'attendaient les économistes interrogés par Reuters, soit 1,2% après 1,1% en mars.

Sur le mois, les prix de détail ont diminué de 0,1%, alors que les économistes projetaient une hausse de même ampleur.

"Les pressions inflationnistes restent très timides actuellement", commente Alexander Koch (UniCredit). "En supposant que la tendance haussière du pétrole se poursuive, mais tout en étant maîtrisée, cette année, on peut penser que l'inflation par les prix de détail se stabilisera et fluctuera autour de 1%".

Les analystes expliquent que la conjoncture de basses eaux applique une pression baissière sur les prix.

La statistique d'inflation provisoire pour l'ensemble de l'Allemagne repose sur les données du coût de la vie de six Länder, qui ont tous vu les prix à la consommation baisser ou rester inchangés sur une base annuelle.

VOYAGES ORGANISÉS

En Rhénanie du Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé, les prix ont baissé de 0,2% mensuellement et augmenté de 0,8% annuellement, après un taux d'inflation annuel de 1,2% en mars.

Les chiffres de ce Land, qui représentent près du quart de l'indice des prix de détail allemand, révèlent notamment une chute de 12,1% des prix des voyages organisés sur le mois, donnant une contraction annuelle de 9,2%.

"La nette baisse des prix des voyages organisés, qui a trait à la date avancée des vacances de Pâques, a largement contribué à la baisse (mensuelle) des prix de détail", constate Heinrich Bayer (Postbank). "Comme ce paramètre n'interviendra plus, la baisse des prix d'avril sera sans doute ponctuelle".

Les chiffres allemands donnent un premier aperçu de ce que pourrait être l'évolution de l'inflation dans la zone euro un mois donné. Le taux d'inflation annuel de la zone euro a été de 1,4% en mars et est attendu à 1,5% en avril.

Les prix de détail allemands harmonisés, et donc rendus comparables à ceux d'autres pays de l'Union européenne, ont accusé une baisse mensuelle de 0,1% et une hausse annuelle de 1,0%, après un gain mensuel de 0,6% et annuel de 1,2% en mars.

L'enquête Reuters donnait pour l'IPCH une hausse de 0,2% en mensuel et de 1,3% en annuel.

"Le plus qui en résulte pour le revenu réel ne compensera sans doute pas les entraves que constituent une croissance salariale ralentie et un tour de vis budgétaire; donc, il ne faut probablement toujours pas s'attendre à une reprise forte de la consommation", commente Jennifer McKeown (Capital Economics).

L'Allemagne a émergé de la récession au deuxième trimestre 2009 mais son économie a toussoté à nouveau au dernier trimestre de cette année-là et les derniers indicateurs laissent penser qu'elle est repartie sur un chemin de croissance pour le moins cahoteux.

"Au moins, l'absence permanente de pressions inflationnistes en Allemagne et ailleurs devrait convaincre la Banque centrale européenne de ne pas toucher à ses taux directeurs pendant encore très longtemps", ajoute Jennifer McKeown.

L'Office fédéral de la statistique a dit que la statistique définitive des prix de détail d'avril devait être publiée le 11 mai.

Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten