Zurich (awp) - Les six premiers mois de l'année ont souri à Raiffeisen: croissance des recettes dans presque toutes les activités, progression à deux chiffres du bénéfice net, et ce malgré les turbulences du marché et la hausse des coûts. Affichant sa confiance, la direction du groupe entend bien maintenir, voire renforcer sa position sur le marché hypothécaire.

Le produit d'exploitation réalisé entre janvier et juin s'est établi à 1,69 milliard de francs suisses, en hausse de 2,8% par rapport à la même période un an plus tôt. A l'exception des activités de négoce (-0,7%), toutes les lignes de métier ont contribué à la croissance, précise la coopérative bancaire mercredi dans un communiqué.

Première source de revenus du groupe, les opérations d'intérêts ont vu leur résultat net s'étoffer de 2,1% en rythme annuel, à plus de 1,23 milliard de francs suisses, alors que celui des commissions et services s'est enrobé de 17,2% à près de 300 millions.

Malgré un "contexte boursier ardu", 2,2 milliards d'argent frais ont afflué dans les dépôts, dont près de 28'000 ont été ouverts pendant la période sous revue. Le nombre de mandats de gestion a bondi d'un quart, mais dans l'ensemble, les volumes de dépôt ont baissé de 11% à 40,1 milliards "en raison de la performance négative du marché", explique Raiffeisen.

Un tiers des crédits Covid remboursés

En conférence téléphonique, le directeur financier (CFO) de la coopérative bancaire, Christian Poerschke, a indiqué que sur les quelque 2 milliards de crédits Covid-19 octroyé ces deux dernières années dans le cadre du dispositif de cautionnement solidaire mis en place par la Confédération, près de 730 millions de francs suisses avaient été remboursés.

La part du nombre de crédits remboursés en revanche est sensiblement plus basse, avec environ 5400 sur les près de 24'000 octroyés, soit moins du quart. Les abus sont restés limités, leur nombre est resté négligeable, a indiqué le dirigeant.

Les coûts ont augmenté "conformément aux attentes" de 4,5% à 967 millions de francs suisses. Les frais de personnel ont enflé de 2,6% et les autres charges d'exploitation de 9,9%, en raison notamment de dépenses plus élevées dévolues au sponsoring, aux événements clients, aux assemblées générales et aux jubilés ainsi que de la capitalisation des succursales en vue de leur autonomisation.

Principal indicateur de la rentabilité opérationnelle du groupe, le ratio coûts/revenus s'est détérioré de 3,6 points de pourcentage à 57,2%. Cela n'a pas empêché le résultat d'exploitation de progresser de 1,4% à 622,8 millions de francs suisses. Le bénéfice net s'est quant à lui inscrit à 556 millions, soit 10,1% de mieux qu'au premier semestre 2021.

Au bilan, les engagements résultant des dépôts de la clientèle ont augmenté de plus de 6 milliards de francs suisses (+3,1%) par rapport à fin décembre, à 207,90 milliards, alors que le volume des créances hypothécaires frôle désormais les 200 milliards (+1,8%).

En ce qui concerne les actifs sous gestion (AuM), le premier semestre a bénéficié d'un afflux net d'argent frais de 4,4 milliards de francs suisses, contre 9,8 milliards douze mois plus tôt. La masse sous gestion s'est néanmoins légèrement contractée (-1,0%) à 238,87 milliards.

Croissance qualitative

Evoquant un environnement de marché exigeant "en raison des incertitudes géopolitiques, de la persistance d'une inflation élevée et du risque croissant de récession", la direction de Raiffeisen table néanmoins sur une évolution stable et dit s'attendre à une "marche des affaires solide pour le deuxième semestre".

En téléconférence, le directeur général (CEO) Heinz Huber a indiqué que le numéro trois bancaire helvétique anticipait dans son coeur de métier, à savoir les crédits hypothécaires, une croissance de "plus ou moins 3%" sur l'ensemble de l'année, tout en soulignant que son ambition n'était pas d'augmenter à tout prix la part de marché du groupe, qui est restée stable au premier semestre, à 17,6%.

Le patron de Raiffeisen a également laissé entendre que jusqu'ici, le marché immobilier s'est montré "peu impressionné" par le changement de cap monétaire engagé il y a quelques mois par la Banque nationale suisse (BNS), qui a relevé mi-juin son taux directeur.

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