par Gilles Guillaume et Matthias Blamont

Le groupe public est propriétaire et gestionnaire depuis 1997 des 30.000 kilomètres de lignes du réseau ferroviaire français.

"Nous assistons à une reprise très forte du transport de marchandises dans les pays voisins de la France, notamment dans les ports. A Rotterdam ou à Hambourg, on voit que la crise de 2008-2009 a été totalement effacée, le trafic repart tout feu tout flamme", a dit Hubert du Mesnil.

"En France, ça repart doucement", a-t-il ajouté. "Je pense donc que 2011 sera meilleure que 2010 pour le transport de marchandises en France, mais ce sera une reprise molle."

Le président de RFF a également dit s'attendre à ce que la concurrence dans l'Hexagone, déjà en place pour le transport ferroviaire international de fret, devienne également effective sur les lignes internationales passagers avant 2013.

"Je prévois l'arrivée d'un opérateur étranger sur des lignes internationales dans moins de deux ans. La concurrence sur les lignes nationales viendra ensuite, il devrait y avoir un projet de directive européenne sur le sujet d'ici à 2012", a estimé Hubert du Mesnil.

RFF discute notamment avec la Deutsche Bahn, qui aimerait faire circuler des trains jusqu'à Londres, et la compagnie italienne Trenitalia. Il voit dans l'ouverture à la concurrence un moyen d'augmenter le trafic de trains et donc ses recettes de péages.

Le groupe, qui publiera ses résultats 2010 en avril prochain, a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires de 3,3 milliards d'euros, correspondant pour l'essentiel aux recettes des péages et aux produits locatifs du patrimoine du groupe - RFF est le deuxième propriétaire foncier de France.

Il a également accusé une perte opérationnelle courante de 1,6 milliard d'euros et dégagé un bénéfice net de 304 millions. Pour 2010, le groupe vise un résultat net faiblement positif.

La dette, qui a atteint 27,8 milliards d'euros en 2009, devrait s'être stabilisée sur l'année écoulée, "mais sur le fond, la tendance est à la croissance de la dette", a ajouté Hubert du Mesnil.

RFF, qui compte faire appel au marché cette année pour un montant total de 3,5 milliards d'euros, a conclu avec l'État un "contrat de performance" couvrant la période 2009-2012 et dans lequel il a pris des engagements sur la réduction de l'impact des travaux non programmés et le renouvellement des voies et caténaires.

Si Hubert du Mesnil se dit satisfait du respect de ces engagements, il estime en revanche que l'objectif financier de réduire l'endettement à moyen terme semble pour l'heure compromis, conséquence de la baisse des subventions et de la diminution structurelle du nombre de trains qui empruntent ses voies.

Édité par Benoît Van Overstraeten