La Commission européenne va temporairement assouplir ses règles en matière d'ententes afin que les milliers d'entreprises de l'Union européenne dont les chaînes d'approvisionnement sont perturbées par les sanctions à l'encontre de la Russie puissent s'associer pour acheter, fournir ou distribuer des produits rares sans enfreindre les règles de concurrence.

L'exécutif européen a publié lundi ses orientations en collaboration avec les autorités nationales de surveillance de la concurrence et l'Autorité de surveillance de l'AELE, après que de nombreuses entreprises ont demandé des conseils sur la manière de faire face aux perturbations causées par les sanctions.

"Il est probable que ce type de coopération (entre entreprises) ne constitue pas une restriction de la concurrence ou génère des gains d'efficacité qui l'emporteraient très probablement sur une telle restriction", ont déclaré les autorités antitrust.

"Les régulateurs de l'UE n'interviendront pas activement contre les initiatives strictement nécessaires et temporaires visant spécifiquement à éviter les graves perturbations causées par l'impact de la guerre et/ou des sanctions sur le marché unique", ont-elles ajouté.

Les régulateurs ont toutefois mis en garde contre les entreprises qui profiteraient de la situation pour mettre en place des cartels ou abuser de leur position dominante sur le marché. Les entreprises qui enfreignent les règles antitrust de l'UE s'exposent à des amendes pouvant aller jusqu'à 10 % de leur chiffre d'affaires global. (Reportage de Foo Yun Chee ; rédaction de Susan Fenton)