(Ajoute Copé, Medef)

PARIS, 16 avril (Reuters) - Voici les principales réactions, mercredi, à la déclaration du Premier ministre Manuel Valls détaillant les 50 milliards d'économies sur les dépenses publiques entre 2015 et 2017 :

JEAN-FRANçOIS COPÉ, président de l'UMP, dans un communiqué :

"On attendait un plan de bataille qui devait générer des économies massives dans les dépenses publiques inutiles. Peine perdue, cette conférence de presse confirme qu'avec Manuel Valls, c'est toujours plus de com' mais toujours pas de réformes.

"Le compte n'y est pas, Manuel Valls s'est contenté de mesures ponctuelles et n'a pas annoncé une seule réforme de structure (...) Manuel Valls n'a pas eu le courage de présenter les réformes indispensables pour relancer l'emploi, assainir nos finances et redonner du pouvoir d'achat aux Français.

"Dans ces conditions, notre pays ne peut ni relancer son économie ni tenir ses engagements européens de maîtrise de déficits et nous allons vers l'impasse financière."

LAURENT BAUMEL, député PS, animateur de "La gauche populaire", à Reuters :

"Pour faire 50 milliards, le Premier ministre est obligé d'aller chercher des choses qui sont quand même lourdes : le gel des minima sociaux, pour un gouvernement de gauche, c'est quand même (...) une mesure illisible et incompréhensible.

Au lendemain des municipales, on peut penser que ce n'était pas tout à fait ça le message des urnes".

CHRISTIAN PAUL, député de l'aile gauche du PS, sur Twitter :

"Le groupe socialiste a découvert dans un silence total les annonces du gouvernement. Inacceptables en l'état. Le fond et la forme".

BRUNO LE ROUX, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, sur BFM TV :

"La totalité des députés socialistes, à part ces quelques commentaires, partage aujourd'hui l'ambition qui a été portée par le Premier ministre.

"Est-ce que ça fait plaisir de prendre des mesures d'économies ? Ça n'est jamais facile, ça n'est jamais agréable et pourtant c'est la justice qui a dicté ces choix, et il y a pour les plus modestes et le pouvoir d'achat un certain nombre de mesures. J'appelle chacun à garder ses nerfs et à discuter avec le gouvernement."

FLORIAN PHILIPPOT, vice-président du Front National, dans un communiqué :

"Les annonces de Manuel Valls confirment une cure d'austérité sans précédent qui se traduit par une violence sociale de plus en plus insupportable, de surcroît sans efficacité économique.

"Des millions de Français vont subir en conséquence un effondrement de leur niveau de vie, parce que le gouvernement s'entête à obéir à l'Union européenne sur l'euro et la politique économique plutôt que de défendre l'intérêt général."

EUROPE ECOLOGIE-LES VERTS, dans un communiqué :

"Les écologistes (...) estiment que ce plan d'économies est incompatible avec la transition écologique et sociale.

"Injustes socialement, ces économies ne permettront en outre aucune réorientation de l'économie pour créer des emplois dans les filières d'avenir et réindustrialiser la France. En l'état, on continue à vouloir soutenir les entreprises de manière indifférenciée sans condition ni garantie. C'est l'annonce d'un immense gâchis qui a été confirmée ce mercredi matin".

JEAN-LUC MÉLENCHON, co-président du Parti de gauche, sur Twitter :

"Valls fait l'huissier de la Commission européenne. La Commission a dit : 'Vous paierez'. Valls commence la saisie".

OLIVIER DARTIGOLLES, porte-parole du Parti communiste français, dans un communiqué :

"Manuel Valls, en lieu et place du porte-parole du gouvernement, a poursuivi une 'story-telling' sur l'action gouvernementale avec, au final, un seul et unique message : 'Ça va saigner. Et à tous les étages'.

'Plus vite, plus fort', en effet, mais en aucun cas 'plus juste'".

PHILIPPE VIGIER, président du groupe UDI à l'Assemblée nationale, dans un communiqué :

"Manuel Valls n'a fait que rejouer son discours de politique générale, avec l'austérité en plus. Même si nous comprenons que ce dernier ne pouvait l'assumer devant les députés et prendre le risque de se voir refuser la confiance, Philippe Vigier déplore que l'intérêt général du pays soit pour le moment calé sur l'agenda de la majorité".

Pierre Gattaz, président du Medef, dans un communiqué :

"Le gouvernement doit aller plus vite et plus loin dans son ambition de diminuer les dépenses publiques et proposer de véritables réformes structurelles."

"On peut le faire sans aller vers une diminution de la protection des citoyens ou une remise en cause de la qualité du travail des fonctionnaires. La baisse des dépenses publiques est la clé de la réussite du Pacte de responsabilité."

Il "note quelques points positifs" mais regrette "que les économies prévues pour l'Etat ne reposent pas sur des réformes structurelles", "que les économies sur l'assurance maladie ne posent pas les questions fondamentales de l'organisation de notre système de soins" et que "les économies sur la protection sociale soient aussi peu détaillées et ambitieuses."

La CFDT, dans un communiqué :

"La CFDT est consciente de la nécessité de réduire le déficit public. Mais cet effort ne doit pas peser sur les plus modestes, porter atteinte à la cohésion sociale ou compromettre la reprise de la croissance qui s'annonce. La CFDT compte faire entendre son exigence d'une répartition plus équitable des efforts."

JEAN-CLAUDE MAILLY, secrétaire général de Force ouvrière, dans un communiqué :

"De telles décisions vont pénaliser lourdement, notamment les plus défavorisés, et accroître les inégalités, la précarisation et la pauvreté. Elles font également glisser l'économie française vers la déflation et aggraveront la situation financière de l'assurance chômage.

Comme FO l'a affirmé à différentes reprises, l'austérité est triplement suicidaire : socialement, économiquement et démocratiquement".

THIERRY LEPAON, secrétaire général de la CGT, sur BFM TV :

"Ne pas augmenter le salaire des fonctionnaires, nous dire que parallèlement à ça, il y aura des économies budgétaires qui seront considérables, au moment même où ce même gouvernement a trouvé 30 milliards d'euros pour les entreprises et que la courbe des dividendes versées aux actionnaires ne cesse d'augmenter : ce gouvernement, il est dur avec les faibles, et faible avec les durs".

La FSU, dans un communiqué :

"Pour une cinquième année consécutive, le gel du point d'indice est une décision injuste d'autant que les pertes de pouvoir d'achat sont déjà lourdes dans un contexte où les inégalités salariales sont grandes.

"Les populations les plus précaires vont voir les prestations sociales nécessaires à leur survie limitées et les services publics garantissant leurs conditions d'existence affaiblis. C'est bien le modèle social qui est remis en cause." (Emile Picy, Emmanuel Jarry et service France, édité par Chine Labbé et Sophie Louet)