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ANKARA, 27 janvier (Reuters) - Les Etats-Unis ont annoncé à la Turquie qu'ils ne fourniraient plus d'armes aux milices kurdes syriennes YPG, a annoncé samedi la présidence turque au huitième jour de l'offensive turque contre les YPG en Syrie.

La promesse américaine a eu lieu lors d'un entretien téléphonique vendredi entre Ibrahim Kalin, porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan, et le conseiller américain à la Sécurité nationale, H.R. McMaster, lors duquel ce dernier a confirmé que les Etats-Unis cessaient la fourniture d'armes aux YPG, précise le communiqué de la présidente turque.

L'incursion turque à Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie tenu par les YPG (unités de protection du peuple) a ouvert un nouveau front dans la guerre civile syrienne et a provoqué un refroidissement dans les relatons entre Ankara et Washington.

Le pouvoir turc n'apprécie pas que les Etats-Unis fournissent armes, formation et soutien aérien aux forces kurdes syriennes. La Turquie considère les YPG comme un prolongement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), formation autonomiste qui mène depuis plus de 30 ans une insurrection armée en Turquie.

Jeudi, le Pentagone avait indiqué qu'il opérait un suivi attentif des armes fournies aux YPG et qu'il poursuivrait son dialogue avec la Turquie. Auparavant, Ankara avait appelé Washington à mettre fin à son soutien aux YPG sous peine de devoir affronter son armée sur le terrain en Syrie.

Vendredi, Recep Tayyip Erdogan a menacé vendredi de chasser les combattants kurdes de toute la zone du nord de la Syrie jouxtant la frontière turque, expliquant qu'après l'opération en cours dans la région d'Afrin, dite opération "Rameau d'olivier", la Turquie pourrait prolonger son opération vers l'est, jusqu'à la frontière irakienne.

Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé vendredi que la ville syrienne de Manbij était le prochain objectif de la Turquie.

Une avance turque sur Manbij risque de compromettre le travail de stabilisation du nord de la Syrie entamé par les Etats-Unis, qui disposent de 2.000 hommes dans la région, officiellement dans le cadre de la coalition internationale de lutte contre l'Etat islamique. (Tuvan Gumrukcu; Danielle Rouquié pour le service français)