(Actualisé avec de nouveaux extraits)

WASHINGTON, 14 décembre (Reuters) - Principaux extraits de la conférence de presse donnée mercredi par Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale américaine, après la décision de celle-ci de relever d'un quart de point l'objectif du taux des fonds fédéraux :

SUR LA LOI DE RÉGULATION BANCAIRE DODD-FRANK

"Je dirais qu'il est très important de ne pas revenir en arrière. Il peut y avoir des modifications et nous en avons suggéré certaines, comme l'élimination du fardeau de conformité lié à la règle Volcker, la régulation des rémunérations variables des banques plus petites ou le relèvement modeste du seuil à partir duquel les banques sont sujettes à une supervision prudentielle accrue. Mais j'insisterais sur le fait qu'il est important de laisser cela en place."

SUR LES PROJETS DE DONALD TRUMP ET LA RÉACTION DES MARCHÉS À SON ÉLECTION

"Nous avons débattu de ces sujets lors de notre réunion d'aujourd'hui. Je résumerais simplement en disant que tous les participants au FOMC reconnaissent qu'il y a une incertitude considérable sur la manière dont la politique économique pourrait évoluer et sur l'effet qu'elle pourrait avoir sur l'économie."

SUR LA POURSUITE DE SON MANDAT DE QUATRE ANS À LA TÊTE DE LA FED

"J'ai bien l'intention d'achever mon mandat de quatre ans. Je n'ai pris aucune décision sur la suite. Je reconnais que je pourrais être reconduite ou ne pas l'être. C'est une décision qui ne m'appartient pas et je n'y pense pas à ce stade. Comme vous l'avez dit, je reconnais aussi que je pourrais rester membre du conseil et c'est une décision qui n'est pas d'actualité aujourd'hui."

SUR L'INDÉPENDANCE DE LA FED

"Je ne vais pas donner de conseils au prochain président sur la manière de conduire lui-même sa politique. Je suis une partisane convaincue de l'indépendance de la Fed. C'est le Congrès qui nous a accordé notre indépendance pour prendre des décisions de politique afin de respecter le double objectif de notre mandat, sur le plein emploi et sur l'inflation, et c'est là-dessus que j'ai l'intention de rester concentrée. C'est là-dessus que le comité est concentré."

LA FED N'EST PAS EN RETARD SUR LA COURBE DE L'INFLATION

"Nous n'observons pas, sur le marché du travail, de signes de pressions à la hausse très importantes qui pourraient traduire des pénuries extrêmes de main d'oeuvre susceptibles de faire très rapidement monter l'inflation, et l'inflation évolue toujours en dessous de notre objectif. Donc je ne crois pas que nous soyons en retard sur la courbe. Mon opinion, c'est que nous sommes sur la bonne voie pour atteindre nos objectifs. Mais bien sûr, les perspectives sont incertaines."

LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE N'A PAS BESOIN DE STIMULER LE MARCHÉ DU TRAVAIL

"Il y a peut-être des ressources inutilisées supplémentaires sur le marché du travail mais je ne crois pas que le niveau de ces ressources inutilisées ait diminué. Je dirais donc, à ce stade, que la politique budgétaire n'a pas forcément à apporter un soutien pour nous aider à revenir au plein emploi.

"Néanmoins, permettez moi de veiller à ne pas essayer de donner des conseils à la nouvelle administration ou au Congrès sur la position appropriée de la politique. Il y a de nombreux facteurs que le Congrès doit prendre en compte et de nombreuses raisons pour justifier une modification de la politique budgétaire."

SUR LE CARACTÈRE ACCOMMODANT DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE

"Je qualifierais de modéré le niveau du caractère accommodant (...) Nous estimons que le niveau neutre du taux des fonds fédéraux est assez bas, il y a donc un certain caractère accommodant. Souvenez-vous que l'inflation est encore inférieure à notre objectif."

LA HAUSSE DE TAUX, GAGE DE CONFIANCE DANS L'ÉCONOMIE

"Notre décision de relever les taux doit certainement être comprise comme le reflet de notre confiance dans les progrès accomplis par l'économie et du fait que nous jugeons que les progrès vont se poursuivre (...) C'est un vote de confiance dans l'économie."

SUR LES CHANGEMENTS APPORTÉS AUX PRÉVISIONS D'ÉVOLUTION DES TAUX:

"Il s'agit d'un ajustement très modeste de l'évolution du taux des fonds fédéraux et il implique des modifications de certains participants (au FOMC) seulement. (...) Certains des participants, mais pas tous les participants, ont intégré certaines modifications de la politique budgétaire dans leurs prévisions, et cela peut avoir joué un rôle."

SUR LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE

"L'évolution de la politique budgétaire ou d'autres politiques économiques pourrait affecter les perspectives économiques. Bien sûr, il est bien trop tôt pour savoir comment ces politiques seront mises en oeuvre. De plus, l'évolution de la politique budgétaire n'est que l'un des nombreux facteurs qui peuvent influencer les perspectives de l'évolution appropriée de la politique monétaire."

SUR LE CALENDRIER DE LA RÉDUCTION DU BILAN DE LA FED

"Nous voulons être sûrs que si l'économie devait souffrir d'un choc négatif, nous disposerions d'une certaine marge de manoeuvre par le biais du moyen traditionnel que constitue la baisse des taux pour être en mesure d'y répondre.

"Il n'y a pas de règle automatique sur le niveau du taux des fonds fédéraux que nous pourrions juger approprié pour entamer ce processus. Ce n'est pas quelque chose qui dépend seulement du niveau du taux des fonds fédéraux. Cela dépend aussi de notre jugement sur l'ampleur de la dynamique économique et des motifs éventuels d'inquiétudes sur les risques à la baisse pour l'économie.

"Nous n'avons donc pas encore pris cette décision mais c'est quelque chose à quoi nous nous préparons depuis longtemps pour permettre à notre bilan de décroître, ce qui prendrait plusieurs années, pour finir, si tout se passe bien, avec un bilan nettement moins important qu'actuellement." (Lucia Mutikani, Ann Saphir et Jonathan Spicer; Marc Angrand pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)