NANTES, 28 juin (Reuters) - Entre 8.500 et 15.000 personnes ont manifesté samedi à Nantes pour obtenir le rattachement à la Bretagne du département de la Loire-Atlantique, que le projet de réforme territoriale du gouvernement maintient dans la région Pays de la Loire.

La manifestation survient alors que le projet de loi a été retiré jeudi de l'ordre du jour du Sénat, les groupes UMP, Front de gauche et des radicaux de gauche du Sénat ayant jugé "insuffisante" l'étude d'impact qui l'accompagne et demandé que le gouvernement saisisse le Conseil constitutionnel. Ce que Manuel Valls a fait le jour même.

Si l'étude est validée, le projet de loi sera réinscrit à l'ordre du jour. En cas d'invalidation, une nouvelle étude devra être réalisée, ce qui retardera l'examen du texte.

Parmi les manifestants, qui ont scandé des slogans comme "Pays de la Loire, pays bidon; Loire-Atlantique, pays breton", figuraient des élus de tous bords, dont les députés François de Rugy (EE-LV), Thierry Benoit (UDI) et Marc Le Fur (UMP).

Le maire de Carhaix (Finistère), Christian Troadec, figure du mouvement des "Bonnets rouges", était également présent.

Selon Jean-François Le Bihan, président de l'association Bretagne Réunie, à l'initiative de la manifestation avec le collectif nantais "44 = Breizh", "cette réforme territoriale peut être une chance pour la France et la Bretagne, mais ça peut aussi être un véritable massacre si on ne prend pas en compte les aspirations de la population".

Le mouvement des "Bonnets rouges" a annoncé en fin d'après-midi que quatre de ses membres avaient été arrêtés pour avoir jeté des oeufs et de la farine sur la maison de l'ancien Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.

Les organisateurs, qui avaient déjà rassemblé 5.500 à 10.000 personnes à Nantes le 19 avril, veulent obtenir un référendum sur le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne.

La carte présentée par le gouvernement avant le débat parlementaire prévoyait le maintien de la Bretagne et des Pays de la Loire dans leurs frontières actuelles. La plupart des responsables socialistes de Loire-Atlantique militent quant à eux pour une fusion des deux régions, au grand dam des partisans de la réunification de la "Bretagne historique" qui redoutent de la voir "diluée" dans un ensemble plus vaste. (Guillaume Frouin, édité par Jean-Baptiste Vey)