par Gilles Guillaume

Les ventes dans l'Hexagone ont ainsi baissé de 11,5% le mois dernier par rapport à mai 2009 pour s'établir à 186.337 unités, a annoncé le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).

Depuis mai 2009, elles avaient augmenté chaque mois sans interruption, mais avaient déjà accusé un brutal ralentissement entre mars (+17,9%) et avril (+1,9%).

"L'impact des aides s'essouffle, et ce sont les petites voitures d'entrée de gamme qui en pâtissent le plus", commente un porte-parole du CCFA. "On s'attendait à cette baisse par rapport aux niveaux très élevés de l'an dernier, on retombe maintenant sur les moyennes que le marché connaissait avant la prime à la casse."

Le mois de mai a compté cette année 19 jours ouvrables, contre 18 en 2009. En données CJO, la baisse des ventes ressort à 16,1%.

Sur l'ensemble des cinq premiers mois de 2010, les immatriculations en France ressortent encore en augmentation de 7,2% sur un an, à 971.974 unités. Mais elles traduisent une poursuite du ralentissement après une progression de 17% sur les trois premiers mois de l'année et de 12,9% sur les quatre premiers mois.

"On est en train de grignoter notre avance", résume le porte-parole du CCFA. Pour l'heure, précise-t-il, le recul de mai ne modifie pas le pronostic d'une contraction d'environ 10% sur l'ensemble de 2010, avec une importante diminution attendue en fin d'année.

LES VENTES DE RENAULT ENCORE PORTÉES PAR LES DACIA

Mais la performance de juin, le plus gros mois de l'année pour le marché automobile français, sera à surveiller de près. Citroën a d'ailleurs annoncé mardi qu'il triplerait ce mois-ci la prime à la casse gouvernementale.

Les constructeurs espèrent que la montée en gamme qui accompagne leurs nouveaux lancements et le retour de la demande des professionnels aideront à compenser le trou d'air attendu avec la disparition progressive de la prime à la casse, passée de 1.000 à 700 euros en janvier, et qui tombera à 500 euros au second semestre.

En Espagne, où les aides sont toujours en vigueur, les immatriculations de voitures neuves ont bondi de 44,6% en mai sur un an, après une hausse de 39,3% en avril, selon les chiffres publiés mardi par l'association des constructeurs Anfac.

Dans l'Hexagone, les constructeurs français ont vu leurs immatriculations baisser de 8,8% en mai, contre une chute de 14,4% pour les constructeurs étrangers.

Les ventes de voitures particulières du groupe PSA Peugeot Citroën ont reculé de 13,1%, avec des performances similaires pour la marque au lion et celle aux chevrons.

En revanche, le groupe Renault a tiré son épingle du jeu avec une hausse de 13,8%.

D'une part, les immatriculations de la marque low cost Dacia (Logan, Sandero et Duster) ont une nouvelle fois plus que doublé en mai sur un an. D'autre part, la marque Renault a limité son recul à 1,7% grâce notamment au succès des gammes Mégane et Scénic.

Le marché des utilitaires, particulièrement affecté en 2009 par le ralentissement des échanges économiques, a connu une certaine stabilisation en mai. Après un très net rebond des immatriculations d'utilitaires légers en mars et avril, celles-ci ont baissé de 2,8% en mai.

"Le mois d'avril avait été poussé de façon assez exceptionnelle, on a donc un effet négatif technique sur le mois de mai", explique Philippe Barrier, analyste automobile à la Société générale.

Sur les cinq premiers mois de l'année, les immatriculations d'utilitaires légers restent en hausse de 10%, contre une progression de 13,6% en avril. Celles de véhicules industriels de plus de cinq tonnes ressortent quant à elles en baisse de 27,8%, contre un recul de 31% le mois précédent.

Avec Helen Massy Beresford, édité par Dominique Rodriguez