* Powell répète ses propos rassurants du 4 janvier

* Il promet patience et réactivité

* Le bilan sera fortement réduit mais non ramené à ses niveaux d'avant crise (Actualisé avec citations sur le bilan de la Fed et le shutdown)

10 janvier (Reuters) - Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, a répété jeudi que la banque centrale pouvait se permettre d'être patiente vis-à-vis de sa politique de normalisation monétaire au vu d'indicateurs montrant une stabilité de l'inflation.

"Compte tenu surtout d'une inflation basse et maîtrisée, nous avons la capacité d'être patient et d'observer patiemment et soigneusement tout en tâchant de déterminer laquelle de ces deux histoires sera celle de 2019", a-t-il dit faisant référence d'une part à la bonne dynamique dénotée dans les statistiques économiques et d'autre part aux soucis des marchés financiers relatifs aux risques.

"Il n'y a aucun projet de ce type", a-t-il répondu, à l'Economic Club de Washington, lorsqu'on l'a interrogé au sujet des prévisions de décembre montrant que les membres du Comité de politique monétaire (Fomc) anticipaient, en valeur médiane, deux nouvelles hausses des taux en 2019, après les quatre réalisées l'an dernier. "C'était subordonné à de très solides perspectives en 2019, des perspectives qui peuvent encore se vérifier", a-t-il dit.

La banque centrale a relevé ses taux à quatre reprises l'an dernier dans un contexte de croissance économique robuste, accompagnée d'un taux de chômage au plus bas depuis un demi-siècle.

Jerome Powell a noté que rien ne suggérait pour le moment un risque plus élevé de récession aux Etats-Unis.

"Il n'y a pas de voie prédéterminée pour les taux (...) particulièrement maintenant", a-t-il déclaré. Si la croissance mondiale ralentit davantage, "je peux vous assurer que (...) nous pouvons faire évoluer la politique (monétaire) avec souplesse et rapidité, et on peut le faire de façon importante si cela est approprié."

Ses propos, semblables à ceux qu'il avait tenus vendredi dernier, ont été bien reçus à Wall Street où les indices ont toutefois momentanément baissé quand il a évoqué la réduction du bilan de la Fed, qui totalise quelque 4.000 milliards de dollars (3.500 milliards d'euros).

"Il sera nettement plus petit qu'il ne l'est actuellement (...) mais restera loin de son niveau d'avant", a dit le président de la Fed.

La banque centrale a commencé en octobre 2017 à réduire son bilan gonflé par des années d'achats massifs d'obligations. Avant la récession de 2007-2009, celui-ci était de l'ordre de 900 milliards de dollars.

Interrogé sur le "shutdown", la fermeture partielle des services fédéraux américains, Powell a observé qu'un shutdown "étendu" se reflèterait "assez rapidement" dans les données économiques et, comme il entraîne la fermeture de certaines agences gouvernementales pourvoyeuses de données, il aura aussi pour conséquence d'apporter à la Fed une vision moins claire de l'économie. (Howard Schneider et Jonathan Spicer Wilfrid Exbrayat et Véronique Tison pour le service français )