POTSDAM, ALLEMAGNE (Reuters) - Le président russe Vladimir Poutine est déterminé à conquérir certaines parties de l'Ukraine et ne montre aucune retenue dans sa brutalité, mais il est toujours important de maintenir le contact avec lui en vue de mettre un terme à la guerre, a déclaré samedi le chancelier allemand Olaf Scholz.

"Chaque fois que je parle avec Poutine, il dit très clairement que pour lui, il s'agit de conquérir quelque chose", a-t-il déclaré d'un événement à Potsdam, près de Berlin. "Il veut simplement conquérir une partie du territoire ukrainien par la violence."

Olaf Scholz a parlé directement avec Vladimir Poutine plus que la plupart des autres dirigeants occidentaux depuis l'invasion du 24 février. La dernière conversation téléphonique entre les deux hommes, le 2 décembre, a duré une heure.

Le chancelier allemand a déclaré que le nombre de soldats russes morts jusqu'à présent dans l'invasion n'était pas clairement établi, mais qu'il pourrait s'élever à 100.000.

"Nous avons vu la brutalité dont le président russe est capable. En Tchétchénie, où il a pratiquement éradiqué tout le pays. Ou en Syrie. Il n'y a aucune retenue là-bas, c'est aussi simple que cela", a-t-il déclaré.

"Nous avons des opinions complètement différentes. Néanmoins, je continuerai à lui parler parce que je veux vivre le moment où il est possible de sortir de cette situation. Et cela n'est pas possible sans se parler les uns aux autres."

Olaf Scholz a également défendu samedi l'intention du gouvernement de porter les dépenses de défense au niveau de l'objectif fixé par l'Otan de 2% du produit intérieur brut, soulignant qu'elles avaient atteint jusqu'à 4% avant la réunification.

Les pays de l'Otan doivent être suffisamment forts pour que personne n'ose les attaquer, a-t-il déclaré.

(Reportage Andreas Rinke, version française Benjamin Mallet)

par Andreas Rinke