La conviction croissante que la Fed relèvera de nouveau ses taux de 75 points de base au début du mois prochain a provoqué le recul de nombreuses devises par rapport au dollar la semaine dernière. Certaines institutions internationales ont exprimé leurs inquiétudes quant à l'agressivité de la Fed, alors que les devises des pays émergents endettés subissaient de fortes pressions. Mais elles ne sont pas les seules à souffrir, fait remarquer César Pérez Ruiz, CIO et responsable des investissements chez Pictet Wealth Management.

Le yen a atteint un plancher de 32 ans par rapport au dollar, suscitant des débats sur la possibilité d'une nouvelle intervention du ministère japonais des Finances.

Une telle mesure pourrait freiner les mouvements de vente ciblant le yen, fondamentalement bon marché, mais comme la Banque du Japon reste fermement décidée à maintenir les taux à 10 ans dans une fourchette de 0-0,25%, l'attrait de la devise japonaise est tout sauf évident.

En raison de la forte hausse des rendements britanniques, la livre est plus tentante (du moins en apparence). En effet, l'annulation d'une partie des réductions d'impôts non financées initialement envisagées par le gouvernement britannique a entraîné un net rebond. Il paraît donc peu judicieux de vendre le dollar tant que la Fed ne suggèrera aucune inflexion prochaine de sa politique agressive.