Jean-Claude Trichet, qui a présidé ces discussions, a résumé la réunion en soulignant la nécessité de rétablir la confiance alors que les pays émergents sont à leur tour rattrapés par les conséquences de la crise financière.

"L'économie mondiale va ralentir de manière sensible en 2009, les pays industrialisés enregistrant des performances négatives", a déclaré Trichet lors d'une conférence de presse.

Le recul des cours pétroliers, les dépenses budgétaires supplémentaires et les mesures prises par les banques centrales pour soutenir l'économie mondiale auront un impact positif à plus long terme, a ajouté Trichet, qui préside aussi le Groupe des 10 banquiers centraux des principales économies mondiales.

"C'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons globalement le sentiment que 2010 sera l'année de la reprise", a-t-il dit.

Le président de la Banque centrale européenne n'a fait aucun commentaire sur les taux d'intérêt dans la zone euro, actuellement les plus élevés au sein du G7, alors que le conseil des gouverneurs de la BCE prendra jeudi sa première décision de politique monétaire de 2009.

Les marchés s'attendent à ce que la BCE abaisse ses taux d'au moins 50 points de base, ce qui ramènerait le principal taux directeur à 2,0%.

Les banquiers centraux, en général, ont toujours le souci de s'assurer que les anticipations d'inflation restent solidement ancrées, s'est-il borné à déclarer.

Selon les prévisions du Fonds monétaire international, la croissance mondiale ne dépassera pas 2,2% cette année, en net recul après une progression de 3,7% estimée pour 2008. D'autres grandes institutions ont abouti à des prévisions similaires.

L'action des gouvernements et des banques centrales a jusqu'ici permis d'éviter une "désintégration" des marchés financiers mais ces derniers, a-t-il ajouté, n'ont pas encore pleinement pris en compte toutes les mesures mises en place et la confiance fait toujours défaut.

"Actuellement, plus que jamais, la confiance est essentielle", a-t-il dit. "Il est important que toutes les autorités fassent tout ce qu'il convient de faire pour préserver et renforcer la confiance."

Le gouverneur de la banque centrale chinoise Zhou Xiaochuan a pour sa part indiqué à la presse que la quatrième économie mondiale enregistrait une décélération modérée de sa croissance et que le cadrage macroéconomique pour 2009 était basé sur une prévision de croissance du PIB de 8%.

Krista Hughes, Sven Egenter, Tamora Vidaillet, version française Dominique Rodriguez