(Actualisé avec déclarations sur Sanders, derniers paragraphes)

WASHINGTON, 20 mai (Reuters) - Hillary Clinton a jugé que Donald Trump, probable candidat du Parti républicain lors de la présidentielle du 8 novembre, n'était pas qualifié pour être président des Etats-Unis, jeudi dans une interview accordée à CNN.

"Je sais combien ce travail est difficile, je sais qu'il requiert de la constance, de la force et de l'intelligence et j'en ai conclu que (Donald Trump) n'a pas les qualités pour être président des Etats-Unis", a déclaré l'ex-secrétaire d'Etat, favorite pour obtenir l'investiture du Parti démocrate.

Hillary Clinton a pris l'exemple de la disparition d'un Airbus de la compagnie Egyptair entre Paris et Le Caire, jeudi, pour dire que Donald Trump n'aurait pas, dans un tel cas de figure, les compétences requises pour rassembler les alliés des Etats-Unis afin de répondre à des menaces mondiales.

"Il dit beaucoup de choses qui sont provocantes, qui en réalité ne font que compliquer la tâche importante de bâtir une coalition, d'amener tout le monde autour de la table et de vaincre le terrorisme", a-t-elle déclaré par allusion à la proposition de Donald Trump de bannir provisoirement tous les musulmans des Etats-Unis.

L'homme d'affaires a promu Paul Manafort, vieux routier de la politique américaine et des campagnes électorales, au poste de directeur de campagne et stratège en chef. Corey Lewandowski, qui avait jusqu'ici le titre de directeur de campagne, continuera de superviser les opérations au jour le jour.

Hillary Clinton a estimé par ailleurs dans l'interview que la course à l'investiture démocrate était de fait terminée du fait de son avance décisive, en termes de délégués, et cela même si son adversaire Bernie Sanders reste en lice.

"Je serai désignée par mon parti", a-t-elle déclaré. "C'est déjà le cas, en fait. Rien ne peut m'empêcher de l'être".

Au bout du compte, a-t-elle ajouté, Bernie Sanders devra l'aider à rassembler le Parti démocrate à l'issue de la course à l'investiture.

"Je suis absolument décidée à faire ma part, et plus que ma part. Mais le sénateur Sanders doit lui aussi y contribuer", a-t-elle continué.

L'équipe de campagne de Bernie Sanders a rejeté les appels du pied de Clinton à se retirer de la course, invoquant à l'appui son maintien les récentes victoires du tenant de l'aide gauche du Parti démocrate.

"Au cours des trois dernières semaines, les électeurs de l'Indiana, de Virginie occidentale et de l'Oregon ont marqué leur désaccord avec Clinton. Nous attendons des électeurs, dans les huit consultations restantes, qu'ils fassent de même", a déclaré le porte-parole de Sanders, Michael Briggs.

(Alana Wise, Steve Holland, Susan Cornwell; Jean-Stéphane Brosse et Eric Faye pour le service français)