Le dynamisme des marchés chinois et américain suffira à peine à compenser la détérioration de la situation en Europe, a-t-il ajouté lors d'un entretien à Reuters réalisé au siège du groupe, à Stuttgart.

La filiale de voitures de sport de Volkswagen profitera du salon de Detroit la semaine prochaine pour lancer la nouvelle version "Turbo S" de la Cayenne, son modèle le plus vendu.

En Europe, où Porsche a réalisé 50.000 ventes l'an dernier sur un total mondial de 140.000, la croissance des ventes sera inférieure cette année à celle de 18% enregistrée en 2012, a prévenu Matthias Müller.

"La situation en Europe est toujours aussi critique", a-t-il dit.

Il a souligné que rien ne permettait d'assurer que le marché européen, où Porsche réalise plus d'un tiers de ses ventes et engrange ses plus fortes marges, retrouverait un jour ses niveaux d'avant la crise du crédit de 2008.

"Nous devons compenser cette diminution de la contribution de l'Europe aux bénéfices", a-t-il donc ajouté.

Porsche espère que son nouveau modèle, le "sport-utility vehicle" (SUV) Macan, dopera ses ventes à partir de 2014. Il développe parallèlement son réseau commercial en Chine, qui est déjà son deuxième débouché, afin de profiter de ce qu'il présente comme une "énorme demande".

Le bénéfice d'exploitation du constructeur devrait avoir inscrit un nouveau record en 2012, dépassant celui de 2,05 milliards d'euros enregistré en 2011, et Matthias Müller a dit que l'objectif minimum fixé pour 2013 était d'égaler cette performance.

Les résultats 2013 devront cependant supporter les 500 millions d'euros de dépenses engagées pour augmenter la capacité de production de la Cayenne sur le site de Leipzig, étendre le centre de développement installé près de Stuttgart et moderniser la principale usine du groupe, celle de Zuffenhausen.

Porsche, qui bénéficie désormais de son intégration complète au sein du groupe Volkswagen, pourrait atteindre son objectif de 200.000 ventes mondiales avant l'échéance de 2018 qu'il s'est fixée, tout en enrichissant sa gamme, qu'il veut porter de cinq à sept modèles.

Matthias Müller a précisé que la marque avait déjà pré-vendu la moitié des 918 exemplaires prévus de son modèle le plus cher, la 918 Spyder, dont le tarif de base est fixé à 768.000 euros. Le reste de la production prévue devrait être écoulé avant la fin de cette année, a-t-il dit.

Andreas Cremer et Hendrik Sackman, Marc Angrand pour le service français, édité par Dominique Rodriguez