* Wall Street a fini vendredi en légère baisse

* Le PPE, principale force au Parlement de Strasbourg

* Dissolution de l'Assemblée nationale en France

* L'euro tombe à un plus bas depuis le 9 mai

par Claude Chendjou

PARIS, 10 juin (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse lundi au lendemain de la fin des élections européennes marquées par une poussée des mouvements d'extrême droite et la dissolution de l'Assemblée nationale en France, ce qui crée des incertitudes politiques.

D'après les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien devrait perdre 0,54% à l'ouverture. Le Dax à Francfort pourrait reculer de 0,23%, tandis que le FTSE 100 à Londres devrait abandonner 0,67%. L'indice EuroStoxx 50 est attendu en repli de 0,42%.

Les résultats des élections européennes en France ont placé le Rassemblement national largement en tête, ce qui a conduit Emmanuel Macron à annoncer, à la surprise générale, une dissolution de l'Assemblée nationale. Dans le reste de l'Europe, le Parti populaire européen des chrétiens-démocrates (PPE) devrait certes rester la principale force au Parlement de Strasbourg, mais le score des partis nationalistes eurosceptiques est de nature à susciter des interrogations quant aux défis liés à la Russie, la Chine ou encore le changement climatique.

"L'avancée de la droite populiste et les élections anticipées en France vont encore compliquer la prise de décision au sein de l'UE, à un moment où l'Europe doit se ressaisir pour stopper Poutine, améliorer sa compétitivité, protéger le climat, gérer l’immigration, traiter avec la Chine et se préparer à un éventuel second mandat de Donald Trump aux États-Unis", souligne Holger Schmieding de Berenberg.

Outre le risque politique, la semaine qui s'ouvre est chargée avec, entre autres, la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) et des indicateurs d'inflation macroéconomique dans plusieurs pays européens et aux Etats-Unis.

Côté politique monétaire, après les décisions de la Banque du Canada (BoC) et de la Banque centrale européenne (BCE) d'abaisser leurs taux d'intérêt, les regards devraient se tourner vers la Fed. La banque centrale américaine devrait maintenir inchangée ses taux directeurs mercredi, jour de la publication de l'indice mensuel des prix à la consommation dans le pays après rapport un rapport sur l'emploi qui a semé le doute vendredi sur la trajectoire des taux.

En zone euro, le marché attend les chiffres des prix à la consommation en Allemagne (mercredi), en France (vendredi) et en Espagne (jeudi) entre autres avant ceux de l'ensemble du bloc (18 juin), ce qui pourrait avoir un impact sur l'évolution du coût du crédit.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en petite baisse vendredi, la robustesse du marché du travail américain ayant suscité des doutes quant au calendrier des réductions de taux de la Fed.

L'indice Dow Jones a cédé 0,24%, à 38.794,29 points. Le S&P-500 , plus large, a perdu 0,13%, à 5.345,95 points. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 0,25%, à 17.130,33 points.

Avec une économie qui a créé plus d'emplois qu'attendu en mai aux Etats-Unis, les analystes ont revu à la baisse la probabilité d'une réduction des taux en septembre.

Aux valeurs, Gamestop s'est effondré (-39,38%) dans des échanges volatils avec le retour de l'influenceur "Roaring Kitty" sur Youtube, tandis que Nvidia a terminé stable (-0,09%), sa valorisation étant repassée sous la barre des 3.000 milliards de dollars, derrière celle d'Apple.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei avance de 0,9% à 39.031,83 points, soutenu par la faiblesse du yen à la suite de la publication vendredi du rapport sur l'emploi américain. Le Topix, plus large, a prend 0,99% à 2.782,37 points.

Les valeurs exportatrices comme Toyota Motor (+1,58%) et les compartiments financiers de l'assurance (+2,47%) et des banques (+1,39%) sont recherchés.

Les échanges sont réduits en Asie, l'Australie, la Chine, Hong Kong et Taiwan étant fermés pour jours fériés.

L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) perd 0,46%.

LES VALEURS A SUIVRE EN EUROPE:

CHANGES/TAUX

L'euro est tombé lundi à son plus bas depuis le 9 mai, dans les échanges en Asie, les cambistes évaluant la portée des incertitudes politiques dans la deuxième économie de la zone euro. Vers 05h20 GMT, l'euro se traite à 1,0749 dollar (-0,45%).

"Les perspectives d'une victoire de l'extrême droite aux élections anticipées en France pourraient maintenir l'euro sous pression à court terme", estime Mansoor Mohi-Uddin, chef économiste à Bank Of Singapore.

Le dollar monte de 0,20% face à un panier de devises de référence, après avoir touché 105,09 points, son plus haut niveau depuis le 30 mai. Le billet vert, qui a pris déjà pris 0,8% vendredi, est soutenu par la robustesse du marché de l'emploi aux Etats-Unis.

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans avance de 2,3 points de base, à 4,4512%, reflétant la perspective de taux plus élevés et sur une plus longue durée aux Etats-Unis après le rapport sur l'emploi.



PÉTROLE

Malgré le raffermissement du dollar et la perspective de taux directeurs de la Fed élevés, les cours pétroliers progressent lundi dans un contexte d'anticipation de hausse de la demande de carburant cet été aux Etats-Unis.

Le Brent prend 0,26% à 79,83 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,25% à 75,72 dollars.

PRINCIPAL INDICATEUR ÉCONOMIQUE À L'AGENDA DU 10 JUIN : PAYS GMT INDICATEUR PÉRIODE CONSENSUS PRÉCÉDENT EZ 08h30 Indice Sentix juin -1,8 -3,6 (Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)