(Actualisé avec réaction gouvernement libyen §4-5)

WASHINGTON, 19 janvier (Reuters) - Des frappes aériennes américaines en Libye ont fait mercredi soir plus de 80 morts dans les rangs des djihadistes de l'Etat islamique, dont certains, pense-t-on, étaient en train de préparer des attentats en Europe, a déclaré jeudi le secrétaire à la Défense, Ashton Carter.

"Nous devons frapper l'EI partout où il se manifeste. Et c'est particulièrement vrai quand nous savons que certains cadres de l'EI en Libye étaient engagés dans des préparatifs d'attentats", a ajouté le chef du Pentagone.

Selon les premières informations, les raids aériens américains menés par des bombardiers B-2, qui ont largué une centaines de missiles guidés, ont permis de détruire deux camps de l'EI situés au sud-ouest de Syrte.

Dans un communiqué, le gouvernement d'accord national (GNA) installé à Tripoli a annoncé que les frappes "avaient complètement détruit plusieurs repaires de l'Etat islamique dans des zones désertiques proches de Syrte".

"Ces frappes aériennes étaient des mesures préventives pour déjouer des tentatives de l'organisation Etat islamique d'attaquer à nouveau Syrte et d'autres endroits", ajoute le communiqué.

Deux responsables américains de la défense, qui se sont exprimés sous le couvert de l'anonymat, avaient précisé un peu plus tôt que les frappes avaient eu lieu à 45 km au sud-ouest de Syrte et avaient été lancées en coordination avec le gouvernement d'entente nationale libyen, qui a vu le jour avec l'appui des Nations unies.

Les forces libyennes, avec le soutien aérien des Américains, ont achevé en décembre de nettoyer les dernières poches tenues par l'EI dans Syrte, après une bataille de près de sept mois. Les Etats-Unis ont mené 470 raids aériens contre des objectifs de l'Etat islamique à Syrte durant cette bataille.

La perte de Syrte, dont les djihadistes s'étaient emparés début 2015, est une grande perte pour l'EI, l'organisation ne contrôlant plus aucun territoire de façon permanente en Libye, même s'il reste actif en certains points. (Phil Stewart et Idrees Ali; Eric Faye pour le service français)