Des dizaines de corps ont été retrouvés dans les villages de Bushushu et Nyamukubi, dans le territoire de Kalehe, dans la province du Sud-Kivu, depuis que des pluies torrentielles ont provoqué des glissements de terrain et des inondations soudaines jeudi, détruisant des bâtiments et balayant les récoltes.

Des fosses communes ont été creusées au cours du week-end pour éliminer les morts, dont beaucoup de femmes et d'enfants, ce qui a suscité des plaintes de la part de certains groupes de la société civile qui ont déclaré que les enterrements étaient indignes.

Les travailleurs de la Croix-Rouge ont tiré la sonnette d'alarme quant au manque de fournitures et d'équipements pour venir en aide à plus de 8 800 résidents sinistrés, dont beaucoup se sont retrouvés sans abri et traumatisés par l'une des catastrophes naturelles les plus meurtrières de l'histoire récente du Congo.

L'administrateur de Kalehe, Thomas Bakenga Zirimwabagabo, a déclaré mardi que 411 corps avaient été retrouvés jusqu'à présent et qu'au moins 5 525 personnes étaient toujours portées disparues.

Une délégation gouvernementale est arrivée dans la région lundi soir et devait apporter de la nourriture et des tentes pour les survivants. Nombre d'entre eux ont été hébergés chez des proches ou dans des bâtiments publics restés intacts, ce qui a entraîné une surpopulation.

Les autorités ont demandé aux travailleurs humanitaires d'arrêter les enterrements collectifs et d'attendre que les cercueils soient livrés dans la région.

Ces inondations sont la dernière catastrophe majeure en Afrique qui met en évidence la vulnérabilité des pays ayant une mauvaise planification urbaine et des infrastructures insuffisantes face aux effets du changement climatique.

Selon les experts climatiques des Nations unies, ces inondations ont suscité des appels en faveur de meilleurs plans d'intervention, car le réchauffement des températures accroît l'intensité et la fréquence des pluies en Afrique.