Berne (awp/ats) - La Suisse et le Liechtenstein ont enregistré cette fin de semaine 453 cas supplémentaires de coronavirus. La tendance est à la hausse depuis fin juin.

Le nombre de cas quotidiens n'est plus repassé sous la barre des 100 depuis le 3 août, ni sous la barre des 200 depuis le 12 août. Samedi, 253 nouveaux cas ont été annoncés. Dimanche, tout juste 200.

Depuis le début de la pandémie, 38'124 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés sur 881'683 tests effectués, dont 5618 les dernières 24 heures, selon les derniers chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Le total des décès s'élève quant à lui à 1716, et celui des personnes hospitalisées à 4433.

La Suisse dénombre par ailleurs 1568 personnes en isolement et 4632 individus faisant partie de leurs contacts ont été mis en quarantaine. S'y ajoutent 16'127 autres personnes revenant de voyage d'un pays à risque et qui ont dû aussi passer par la case de la quarantaine.

Les données de l'OFSP ont fait l'objet de plusieurs critiques ces derniers jours. Dimanche, la NZZ am Sonntag et le SonntagsBlick ont pointé de nouveaux problèmes.

Beaucoup de médecins ne respectent pas leur obligation de signaler les cas de Covid-19 à l'OFSP, assure la NZZ am Sonntag. Dans un cas sur deux, les médecins n'avaient pas rempli et envoyé le formulaire d'annonce entre la mi-juillet et la mi-août. Résultat, des données importantes sur les facteurs de risque et les lieux d'infections manquent pour la moitié des personnes infectées.

Yann Hulmann, porte-parole de l'OFSP, a confirmé ces informations à Keystone-ATS. La Confédération entend mettre les cantons au pas. Les médecins cantonaux devront récolter toutes les données cliniques reçues depuis le 20 juillet, de même que toutes les données futures, et les transmettre à l'OFSP.

Traçage des contacts à adapter

D'après l'hebdomadaire alémanique, la recherche en Suisse des chaînes d'infections au SARS-CoV-2 repose en outre sur des hypothèses erronées. Des chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich ont découvert une erreur de calcul dans une étude de Hong Kong, sur laquelle se base le traçage des contacts.

Les personnes contaminées par le virus sont contagieuses non pas seulement deux jours avant l'apparition des premiers symptômes, mais jusqu'à cinq ou six jours. L'étude a été corrigée.

L'OFSP a pris connaissance de cette rectification. "Nous sommes en train d'évaluer l'étude et ses implications possibles pour le traçage des contacts", a précisé Yann Hulmann. "Pour le moment, nous ne pouvons pas encore dire si nous allons suivre les propositions."

Le SonntagsBlick pointe un autre aspect problématique de la recherche des contacts. Selon lui, de nombreux cantons travaillent avec des systèmes informatiques bricolés. L'échange entre cantons rencontre en outre des erreurs. Si une personne infectée vit dans un canton, mais travaille dans un autre, ce cas peut conduire à une situation où aucun canton n'est responsable de la localisation des contacts.

Sur ce point, Yann Hulmann renvoie à la future banque de données et au nouveau système informatique commun à la Confédération et aux cantons. Ils permettront une analyse plus rapide et de meilleure qualité du traçage des contacts, avait précisé Sang-Il Kim, responsable de la section Transformation digitale de l'OFSP, au début du mois.

Coordonner les mesures cantonales

Une nouvelle rencontre est par ailleurs prévue entre la Confédération et les cantons. Elle doit permettre une meilleure coordination, notamment en vue de la levée de l'interdiction de rassemblement de plus de 1000 personnes dès le 1er octobre.

Initiée par la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga, la rencontre réunira les présidents des conférences cantonales des directeurs de la santé publique, de l'économie et des gouvernements cantonaux. Les ministres de la santé Alain Berset et de l'économie Guy Parmelin seront également de la partie.

ats/al