Après ces instructions, le groupe de chimie Sinochem a organisé des réunions avec plusieurs banques parmi lesquelles figurent Citigroup, HSBC et Morgan Stanley, a précisé la source.

L'une des options envisagées serait une alliance entre Sinochem et le fonds souverain CIC, fort de quelque 300 milliards de dollars d'actifs, a précisé une deuxième source proche du dossier.

Selon les sources, le scénario le plus probable serait celui d'un rachat d'une partie du capital de Potash suffisamment importante pour contrecarrer l'offre de BHP, sans chercher à racheter la totalité du groupe canadien.

Si l'on considère qu'un consortium ajouterait une prime de 20% à la valeur de marché actuelle de Potash, l'acquisition de 15% du capital du groupe coûterait environ 8,3 milliards de dollars.

Les entreprises chinoises ont également approché au moins un fonds de pension canadien en vue d'une participation à une éventuelle contre-offre sur Potash.

Le directeur général de l'Alberta Investment Management Corp (Aimco), Leo de Bever, a déclaré jeudi que plusieurs parties l'avaient approché mais que sa participation à une offre ne lui semblait pas intéressante à ce stade.

L'éventualité d'une implication chinoise dans le dossier suscite l'inquiétude dans la province canadienne du Saskatchewan, qui accueille le siège et une bonne part des activités de Potash, car le rachat de la plus grande entreprise de la région par un groupe étranger ou un client important pourrait affecter les emplois et les recettes de l'Etat.

Le ministre de l'Energie de cette province, Bill Boyd, a exprimé une certaine inquiétude concernant un éventuel rachat par la Chine et l'intention déclarée de BHP de distribuer lui-même la production de potasse à l'étranger, sans passer par l'intermédiaire du consortium d'exportation Canpotex.

Les instructions données par Pékin illustrent à quel point les autorités chinoises prennent au sérieux l'hypothèse d'un rachat de Potash par BHP et ses implications possibles sur les prix et l'offre d'engrais, en dépit des obstacles que ne manquerait pas de rencontrer une contre-offre.

Sinochem s'est refusé à tout commentaire. CIC n'a pu être joint dans l'immédiat. Les banques citées ont refusé de commenter ces informations.

Les sources citées ont requis l'anonymat car elles ne sont pas autorisées à s'exprimer publiquement sur le dossier.

Joseph Chaney et Michael Flaherty, Catherine Monin pour le service français, édité par Marc Angrand