PARIS, 12 février (Reuters) - Aucune percée sur la question de la dette grecque n'est attendue jeudi au Conseil européen de Bruxelles, après le constat d'échec intervenu la veille entre les ministres des Finances de la zone euro, ont indiqué des diplomates européens.

"Il n'y aura pas de négociation", a dit une source européenne, selon laquelle l'épineuse question du plan d'aide internationale à la Grèce est réservée à l'Eurogroupe prévu à Bruxelles lundi, une position largement partagée à travers les différentes délégations.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne doivent néanmoins évoquer cette question dans la soirée lors d'un dîner durant lequel le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, expliquera ses pistes pour aller de l'avant.

Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, qui effectue son baptême du feu européen à Bruxelles, prendra ensuite la parole pour donner la position de son gouvernement, né de la victoire électorale du parti de gauche radicale Syriza, qui a promis de sortir la Grèce de l'austérité.

Au vu des divergences profondes qui persistent sur ce dossier, un tour de table sur cette question n'est pas envisagé car il n'aurait guère de chances de mener à des progrès tangibles.

Le sommet a néanmoins permis à Alexis Tsipras de rencontrer pour la première fois Angela Merkel, dont le gouvernement s'est montré l'un des plus réservés sur la volonté de la Grèce d'alléger le fardeau de sa dette.

Mardi, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a jugé que si Athènes refusait de demander une prolongation du plan d'aide en cours, alors "tout sera fini", excluant de facto une réduction de la dette ou une nouvelle forme d'aide.

Angela Merkel s'est montrée plus prudente à son arrivée à Bruxelles jeudi, affirmant que "l'Europe essaie toujours de trouver un compromis" et que son pays y était préparé mais que les règles communes devaient être respectées.

Selon l'entourage d'Alexis Tsipras, Angela Merkel a profité de sa première rencontre à Bruxelles avec le Premier ministre grec pour le féliciter pour son élection et souhaité une bonne coopération avec lui "malgré les difficultés". (Julien Ponthus, Ingrid Melander et Renée Maltezou, édité par Yves Clarisse)