Le boeuf traité aux hormones a fait l'objet d'un conflit entre l'Union européenne, les États-Unis et le Canada durant deux décennies ©BELGA/CPD/SCIENCE

Une guerre commerciale est mauvaise pour les affaires de tout le monde. Cependant, les pays estiment parfois qu'il vaut la peine d'attendre des restrictions commerciales sur des préoccupations en matière de santé ou de concurrence déloyale. Mardi, la commission du commerce international discutera de la mise à jour des règles stipulant quand et comment l'Union européenne peut imposer des mesures anti-dumping et antisubventions suite au conflit de l'année passée sur les panneaux solaires chinois.


L'année dernière, l'Europe a mis en place des mesures anti-dumping sur les panneaux solaires chinois, craignant qu'ils soient vendus à perte. Après que la Chine ait déclaré qu'elle aurait recours à l'imposition de droits de douane plus élevés sur les importations de vin de l'Union européenne, les deux parties sont parvenues à un accord où un prix minimum pour les panneaux solaires chinois a été convenu.


L'Union européenne était en désaccord avec les États-Unis et le Canada depuis deux décennies au sujet du bœuf traité aux hormones, considéré comme un danger potentiel pour la santé. Nos partenaires transatlantiques ont répondu à l'interdiction en limitant les importations de produits tels que le fromage, la moutarde et le chocolat en 1999. Le conflit a finalement été résolu en 2012, lors que le Parlement européen a approuvé un accord pour augmenter les importations de viande de bœuf sans hormones des deux pays, annulant par là les restrictions à l'importation.


Les préoccupations en matière de santé sont également à l'origine d'une autre querelle avec les États-Unis: celle sur les aliments et les cultures génétiquement modifiés. Les consommateurs européens continuent à se méfier de ceux-ci et l'Union européenne tarde à approuver de nouvelles variétés. Le Parlement européen a d'ailleurs rejeté une nouvelle souche de maïs génétiquement modifié pas plus tard qu'en janvier 2014, le producteur n'ayant pas réussi à prouver sa sécurité.


Les importations de bananes ont provoqué un différend de longue date avec les États-Unis. Les bananes importées des anciennes colonies européennes d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique ne sont pas soumises à des taxes dans l'Union européenne afin de stimuler leurs économies. Ce que n'ont pas apprécié de nombreux producteurs de bananes d'Amérique latine, qui sont souvent exploités par des sociétés américaines. Les États-Unis ont déposé une plainte à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et ont infligé des droits punitifs sur les produits européens tels que le fromage et le cachemire. L'Union européenne a finalement accepté de baisser les tarifs et de donner aux producteurs d'Amérique du Sud une chance d'exporter davantage vers l'Europe.


En octobre 2013, les députés européens ont condamné la Russie pour avoir utilisé des distorsions commerciales afin d'affecter la présidence de l'Union européenne. Le pays a imposé des contrôles douaniers discriminatoires sur les camions de Lituanie, qui était à la tête du Conseil de l'Union européenne lors du second semestre 2013. La Russie a aussi menacé d'interdire les importations de produits laitiers, de viande et des produits de la pêche de Lituanie. Certains députés européens ont déclaré que ces mesures pouvaient être vues comme une tentative de faire capoter les tentatives de l'Union européenne d'avoir des liens commerciaux plus étroits avec ses voisins orientaux. La Russie a également utilisé les interdictions d'importation pour intimider des pays voulant se rapprocher de l'Union européenne, tels que la Moldavie et l'Ukraine.

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