L'indice CAC 40 a clôturé sur un gain de 0,89% à 3.225,00 points, dans un volume étroit correspondant à un peu plus de la moitié du volume moyen quotidien des trois derniers mois, en raison notamment de la fermeture des marchés américains.

Parmi les autres grandes places européennes, Londres a gagné 0,37%, Francfort 1,25% et Milan 1,4%, tandis que Madrid a fini sur une note stable (-0,01%). L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 a gagné 1,01%.

"Pas mal d'investisseurs ont décidé de mettre un peu de risque dans leur portefeuille aujourd'hui après la décision de S&P", a commenté un gérant, qui n'a pas voulu être identifié.

"Ils se disent peut-être que toutes les mauvaises nouvelles sont actées et que l'on a touché le fond", a ajouté un autre.

En toile de fonds subsistent toutefois les possibles conséquences de ces déclassements pour la note "triple A" du Fonds européen de stabilité financière (FESF). et

De son côté, Moody's a répété lundi qu'elle examinait la perspective stable de la note Aaa de la France et qu'elle actualiserait les notes des pays de l'Union européenne au premier trimestre.

Par ailleurs, les inquiétudes des investisseurs autour de la zone euro sont alimentées par les négociations en Grèce sur la participation du secteur privé au deuxième plan d'aide à Athènes. S&P a déclaré à la chaîne Bloomberg que la Grèce sera bientôt en situation de défaut, tandis que le directeur général de l'Institut de la finance internationale (Ifi) a de son côté reconnu des difficultés faisant obstacle à l'avancée des négociations.

La Grèce a dépêché des délégués à Washington pour des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI), tout en tentant de minimiser la portée de la suspension de ses discussions avec les créanciers privés.

Les marchés sont fermés ce lundi aux Etats-Unis à l'occasion du Martin Luther King Day.

Le secteur bancaire européen, comme l'ensemble des marchés en Europe, n'a pas été affecté par la décision de Standard & Poor's, la nouvelle ayant été très largement anticipée.

L'indice sectoriel des banques en Europe a gagné 0,55%.

Les valeurs défensives tirent leur épingle du jeu, avec un gain de 0,95% pour l'indice Stoxx Europe 600 des pharmaceutiques et de 0,62% pour celui de l'alimentation et des boissons.

La France a émis 8,6 milliards d'euros de bons du Trésor à court terme, dans le haut des objectifs annoncés (7,4-8,7 milliards) et à des taux moyens pondérés stables, voire en baisse.

La Banque centrale européenne (BCE) est intervenue sur le marché obligataire afin d'atténuer les tensions liées à la décision de S&P, permettant aux rendements des dettes espagnole et italienne de se stabiliser.

Le rendement du papier portugais à 10 ans a lui grimpé de près de deux points de pourcentage, à 14,5%, certains investisseurs se trouvant contraints de vendre leurs avoirs après que S&P a fait passer la note de Lisbonne en catégorie spéculative.

L'euro se reprend après s'être approché d'un plus bas de 17 mois contre le dollar et de 11 ans contre le yen, pénalisé par la menace d'une répercussion de la dégradation de certaines notes de crédit du bloc sur le FESF.

Les cours du brut sont en hausse après que l'Iran a exhorté dimanche les pays arabes à ne pas augmenter leur production de brut en cas d'embargo de l'UE sur le pétrole iranien.

Catherine Monin pour le service français, édité par Nicolas Delame