(Actualisé, visite de Mansour au chef de l'Eglise copte)

LE CAIRE, 5 janvier (Reuters) - Douze opposants égyptiens ont été condamnés dimanche à un an de prison avec sursis pour leur participation au saccage du siège de campagne du candidat Ahmed Chafik avant le second tour de l'élection présidentielle qui l'opposa à Mohamed Morsi en 2012.

Parmi les condamnés figurent Alaa Abdel Fattah et sa soeur Mona Seif, deux des figures de la contestation populaire qui a conduit à la chute d'Hosni Moubarak en février 2011.

Par ailleurs, une enquête a été ouverte visant six personnes soupçonnées d'avoir participé à l'attaque contre l'agence des services de renseignement égyptiens en 2011, épisode important du mouvement de révolte contre Moubarak.

Dimanche, le tribunal du Caire qui avait à juger de l'affaire concernant le QG d'Ahmed Chafik a reconnu les prévenus coupables d'"usage de la force" et d'incendie volontaire, ce que les intéressés ont nié.

"Ce jugement est politique", a déclaré Mona Seif à Reuters Télévision, ajoutant qu'il n'existait ni témoins, ni preuves pour étayer l'accusation.

Alaa Abdel Fattah, en détention depuis le 28 novembre, est également poursuivi dans une autre affaire : il est accusé d'infraction à une nouvelle loi qui interdit toute manifestation sans autorisation préalable de la police.

Depuis l'éviction du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet et la mise en place d'un gouvernement de transition, l'armée s'est principalement attachée à museler les Frères musulmans mais les militaires ont récemment élargi le champ de leur action aux opposants laïques.

Quant à l'affaire relative à l'assaut du siège de la Sécurité d'Etat, les services d'espionnage égyptiens que certains comparaient à la Stasi est-allemande au temps de la Guerre froide, elle a été déclenchée après la diffusion par une chaîne de télévision privée par satellite d'enregistrements de conversations téléphoniques. Dans ces enregistrements, des militants discutaient, selon la chaîne égyptienne, de documents trouvés dans les locaux de la Sécurité d'Etat.

Des plaintes ont été déposées par plusieurs personnes parmi lesquelles des avocats qui s'étaient portés volontaires pour assurer la défense de Moubarak dans le procès qui lui a été intenté pour avoir donné l'ordre de tuer les manifestants durant la révolution de 2011.

Parmi les accusés figurent Ahmed Douma et Mohamed Adel, deux des trois militants connus qui ont été condamnés le 22 décembre à trois ans de prison chacun pour leur rôle dans de récentes manifestations.

Cette décision a été condamnée par les gouvernements occidentaux et des groupes de défense des droits de l'homme.

Le président égyptien par intérim, Adli Mansour, a rendu visite dimanche au chef de l'Eglise copte orthodoxe, Tawadros II, à deux jours du Noël copte.

Cette visite "illustre combien l'Etat apprécie le grand rôle patriotique joué par les Coptes d'Egypte face aux tentatives de semer la discorde parmi les Egyptiens", déclare la présidence dans un communiqué.

Les Coptes représentent environ 10% de la population égyptienne. (Maggie Fick et Reuters TV; Pierre Sérisier, Danielle Rouquié et Guy Kerivel pour le service français)