(FXCM.fr) - La session de cette matinée fut celle de tous les dangers pour les actifs risqués ; elle a marqué le passage de l’euro sous les plus bas, le taux de change de la paire la plus liquide au monde touchant le seuil 1.211 au plus bas avant de se reprendre. Les craintes sur la situation économique de la Zone Euro sont de retour sur la scène et ce malgré des chiffres économiques pas si catastrophiques que le laisserait penser la dépréciation de l’euro. En effet, les ventes au détail en Allemagne au cours du mois d’avril sont remontées affichant un taux de progression mensuel de 1.0% contre -1.6% le mois précédent ; cela dit, le taux de croissance annuel de ces ventes s’impriment en négatif à -3.1%. Les prix de production en France ont dépassé les estimations des économistes avec un taux annuel de 4.0% face à une prévision de 3.3% et un précédent de 2.0%. L’économie allemande a créé 45.000 emplois au cours du mois de mai, face à une estimation de création d’emplois de 17.000. Seul l’indice PMI de la Zone Euro et le taux de chômage se retrouvent en deçà des prévisions des analystes ; l’indice PMI a été enregistré à 55.8 contre des attentes à 55.9. Le taux de chômage de la Zone Euro est repassé au dessus de 10%, s’imprimant à 10.1%.

Ces chiffres aidés par de nombreux commentaires d’officiels n’ont pas réussi à éviter la glissade de l’euro : Mr Novotny, membre de la BCE a écarté le risque d’une récession à double creux avec la mise en place des politiques d’austérité dans de nombreux pays de la Zone. Mr Trichet a quand à lui rappelé que le Conseil des Gouverneurs restait fermement attaché à son mandat premier qui est de s’assurer de la stabilité des prix. Cela dit, le rapport de stabilité financière de Juin de la BCE a mis en avant que les craintes de contagion qui émergent ci et là auraient un impact sur le mécanisme de transmission de politique monétaire ; de plus, de nombreux risques subsistent pour le secteur financier notamment bancaire, qui devrait faire l’objet de pertes à nouveau jusqu’en 2011.

La Livre a été soutenue par un bon chiffre du secteur manufacturier, l’indice PMI se fixant pour le second mois consécutif à 58.0. Elle réussit à se maintenir au dessus de 1.44 face au billet vert. A mesure que la reprise gagne du rythme, les yeux des investisseurs sont den plus en plus tournés vers la Banque d’Angleterre qui au vu des chiffres économiques et surtout du niveau d’inflation devrait songer à augmenter ses taux d’intérêt. La prochaine réunion de la BoE à ce sujet aura lieu le 10 juin, et le reste de la semaine sera très important pour la suite des choses ; nous observerons plus particulièrement les chiffres du chômage aux USA qui seront publiés vendredi. Hors mis la question du déficit abyssal, le Royaume Uni en termes de reprise, est sur la même tendance que son homologue américain et le marché spécule de plus en plus sur la nécessité d’un durcissement monétaire.

Parmi les publications de cet après midi, nous accorderons une importance particulière à la décision de taux de la Banque du Canada et l’ISM du secteur manufacturier américain. Pour l’instant, les marchés à terme sont toujours dans le rouge, ce qui laisserait envisager des pertes à venir sur les indices.