Paris (awp/afp) - L'émergence du variant Omicron du Covid-19 a sapé une tendance à la reprise graduelle du transport aérien européen, selon des données publiées jeudi par Eurocontrol.

La zone couverte par l'organisme de surveillance du trafic aérien du Vieux Continent a vu évoluer en 2021 56% du nombre de vols de 2019, un chiffre cachant une amélioration constante pendant la deuxième partie de l'année.

Ainsi, en juin 2021, le trafic atteignait 50% de celui du même mois deux ans plus tôt, avant la crise; cette proportion est montée à 71% en août, à la faveur des déplacements touristiques estivaux, puis à 77% en novembre et 78% en décembre.

Mais "lors des 12 premiers jours de 2022, le trafic se situait à 75% du niveau de 2019", a remarqué Eurocontrol dans une présentation sur son site internet, observant "de fortes réductions de vols avec le déferlement de la vague Omicron, ce qui sape la reprise attendue".

Pour la seule journée de mercredi, le trafic surveillé par Eurocontrol est même retombé à 63% du même jour de 2019, avec 16.281 mouvements d'appareils.

Ces bilans ne donnent pas d'indications sur la fréquentation en nombre de passagers, qui dépend du taux de remplissage des appareils.

Il faut également relativiser l'impact de la pandémie puisque les premiers mois de l'année représentent traditionnellement une période creuse pour le transport aérien européen.

Quelque 514 millions de passagers ont voyagé par les airs en Europe en 2021, soit un peu moins d'un quart du trafic mondial, selon des chiffres préliminaires publiés mercredi par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), une agence de l'ONU.

Cela représente une chute de 55,7% par rapport au 1,16 milliard de 2019. L'Europe se comporte donc moins bien que la moyenne mondiale (-49% sur deux ans), même si son bilan 2021 est meilleur que celui de 2020 (-66,8% vis-à-vis de 2019).

Pour 2022, l'OACI voit le trafic en Europe évoluer dans une fourchette de 822 à 946 millions de passagers, soit de 68,6% à 73,2% du niveau de 2019.

Mercredi, le directeur général de l'Association du transport aérien international (Iata), porte-voix des compagnies aériennes, avait constaté que les réservations avaient "brutalement chuté" fin 2021 et début 2022 à la suite des restrictions de mouvement imposées pour tenter de juguler le variant Omicron, et déploré que les États aient ainsi "surréagi".

afp/rp