Eric Bertrand, Directeur des gestions Taux et diversifiées d'Ofi AM, estime que le contexte actuel est favorable à des stratégies d'investissement de « breakeven » (point mort) inflation. Cette dernière "est un pari sur la hausse des anticipations d’inflation, si l’on pense que le marché sous-estime le phénomène. En clair, l’obligation indexée sur l’inflation générera une meilleure performance à terme que son équivalent classique si l’inflation réalisée a été supérieure à celle anticipée", explique le gérant.

Le point mort d'inflation (ou "breakeven") est en effet le niveau d'inflation qui équilibre les rendements des obligations nominales et des obligations indexées sur l'inflation. L'obligation indexée sur l'inflation surperforme l'obligation nominale dès lors que l'inflation réelle constatée est supérieure à l'inflation anticipée à terme.

Pour Eric Bertrand, ces stratégies sont à favoriser "dans la mesure où la BCE est encore loin de son objectif d'inflation à 2 %, contrairement aux états-Unis qui voient leur " breakeven " atteindre le niveau souhaité par la Fed. La BCE n'a pas encore entamé sa phase de resserrement monétaire. Le programme d'assouplissement quantitatif va se poursuivre au moins jusqu'en décembre 2017 et aucun relèvement des taux directeurs n'est prévu d'ici la fin de l'année en Europe."

Les obligations indexées sur l'inflation devraient donc bénéficier d'un regain d'intérêt car elles protégeront les investisseurs contre la hausse de l'inflation à venir mais étant exposées aux taux réels, elles souffriront de la remontée de ces derniers dans ce contexte. Une stratégie en "breakeven" (position acheteuse d'obligation indexée couplée à une position vendeuse de taux nominal de même maturité) permettra de s'exposer à la remontée des anticipations d'inflation (avec l'effet duration) tout en étant immunisé aux variations des taux réels.