(Complété tout au long avec précisions)

ISTANBUL, 17 novembre (Reuters) - Le dirigeant kurde emprisonné Abdullah Öcalan a lancé samedi un appel pour que cesse le mouvement de grève de la faim observé par des centaines de ses partisans dans les prisons turques.

"Aujourd'hui, je me suis rendu sur l'île-prison d'Imrali pour y rencontrer en face à face mon frère Abdullah", a annoncé le frère du dirigeant turc incarcéré.

"Il veut que je diffuse immédiatement à tous son appel concernant le mouvement de grève de la faim. Ce mouvement a atteint son objectif. Il faut sans hésitation y mettre un terme".

Depuis septembre, des centaines de détenus kurdes cessent de s'alimenter dans des dizaines de prisons du pays pour obtenir la fin de l'isolement d'Abdullah Öcalan, chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), et l'amélioration du sort de la minorité kurde, et notamment la reconnaissance de leur langue.

Ce mouvement, qui pourrait déboucher à terme sur la mort de certains grévistes de l'avis de médecins, est une épine dans le pied du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, et risque de raviver la tension dans le sud-est, majoritairement kurde, du pays.

Abdullah Öcalan, surnommé parfois "Apo" (l'Oncle), est emprisonné à Imrali, une île de la mer de Marmara, depuis son arrestation en 1999.

Le PKK, considéré comme une organisation "terroriste" par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne, est tenu par le gouvernement central pour responsable de la mort de plus de 40.000 personnes depuis qu'il a pris les armes il y a près de 30 ans pour obtenir un statut d'autonomie pour les Kurdes de Turquie.

Le Parti de la paix et de la démocratie (BDP, pro-Kurde) a apporté son appui à la consigne de fin de la grève de la faim lancée par Abdullah Öcalan. (Seymus Cakan et Seltem Iyigun; Jean-Loup Fiévet pour le service français)