(Actualisé avec discours d'Obama, précisions)

par Tim McLaughlin et Mark Felsenthal

BOSTON, 18 avril (Reuters) - Le président Barack Obama, présent jeudi à Boston pour rendre hommage aux victimes du double attentat qui a fait trois morts et 176 blessés lundi à l'arrivée du marathon, a promis de retrouver les responsables de cette attaque.

Les recherches se poursuivent pour identifier deux hommes aperçus sur des vidéos avant les explosions.

Après ce double attentat, le plus grave sur le sol américain depuis ceux du 11 septembre 2001, la sécurité a été renforcée dans les grandes villes des Etats-Unis.

Avec l'envoi de lettres contenant de la ricine, un poison violent, à plusieurs personnalités dont le président Obama, les Américains sont replongés dans l'atmosphère d'il y a douze ans, quand des lettres contenant de l'anthrax avaient suivi les attentats islamistes commis à New York et Washington - même si, a priori, les lettres à la ricine et le double attentat de Boston ne sont pas liés.

"S'ils ont cherché à nous intimider, à nous terroriser, à nous priver de ces valeurs qui nous définissent comme Américains, il faut que ce soit clair qu'ils ont choisi la mauvaise ville pour le faire (...)", a déclaré Obama lors d'une cérémonie oecuménique dans la cathédrale de la Sainte-Croix en fin de matinée.

A l'adresse des auteurs de la double explosion, il a lancé : "nous vous retrouverons et vous devrez affronter la justice."

Le président Obama a prévu de rencontrer les familles des victimes, a dit à la presse un porte-parole de la Maison blanche.

Le maire de Boston, Tom Menino, a salué "le courage, la compassion et la force" de ses concitoyens, notamment "les braves" qui se sont portés au secours des victimes au moment de l'attentat.

Le gouverneur du Massachusetts, Deval Patrick, et le cardinal Sean O'Malley, archevêque de Boston, ont également pris la parole lors de la cérémonie.

Mitt Romney, ancien gouverneur du Massachusetts et rival républicain d'Obama à la présidentielle de l'an dernier, était présent.

Plusieurs centaines de personnes s'étaient massées devant la cathédrale, entourée d'un cordon de sécurité.

MILLIERS DE PHOTO

L'attentat de lundi n'a pas été revendiqué. Les deux bombes ont explosé presque simultanément. Selon les premiers éléments de l'enquête, des autocuiseurs remplis de poudre à canon et de métal auraient été utilisés.

Les enquêteurs souhaitent interroger au moins deux hommes, sur la base des images de vidéo surveillance enregistrées peu avant les explosions, dit-on de sources judiciaire et policière. (voir )

La secrétaire chargée de la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, a confirmé jeudi devant les élus du Congrès l'intérêt du FBI pour des personnes apparaissant sur une vidéo prise près de la ligne d'arrivée.

"Je ne les qualifierais pas techniquement de suspects. Mais nous avons vraiment besoin de l'aide du public pour localiser ces individus", a-t-elle déclaré.

Les autorités examinent des milliers de photos prises par les caméras de surveillance, les médias et les spectateurs avant les explosions. Elles chercheront probablement à questionner d'autres personnes figurant sur ces clichés.

Bien que le New York Post ait déjà publié une série de photos, un vif débat est en cours au sein du gouvernement sur le bien-fondé de la publication officielle de ces photographies.

L'opportunité d'un appel à la population pour identifier les personnes qui y figurent fait également débat.

Le FBI avait pensé le faire mercredi à l'occasion d'une conférence de presse qui a été finalement annulée.

Les autorités n'ont pas, pour l'instant, publié les photos. Elles craignent que ne se reproduise une erreur, comme en 1996 après l'attentat des Jeux olympiques d'Atlanta. La publication de photos avait entraîné la dénonciation puis l'arrestation d'un agent de sécurité, Richard Jewell, innocenté ensuite.

Avant son arrivée à Boston, Barack Obama a déclaré l'état d'urgence dans le Massachusetts, ce qui permet de mettre à disposition de l'Etat des fonds fédéraux pour financer les conséquences du double attentat.

Les trois personnes ayant trouvé la mort sont un garçon de huit ans, Martin Richard, une femme de 29 ans, Krystle Campbell et une Chinoise diplômée de l'université de Boston, Lu Lingzi. (Pascal Liétout et Danielle Rouquié pour le service français)