WASHINGTON, 22 septembre (Reuters) - Barack Obama mettra d'ici vendredi soir son veto à une proposition de loi votée par le Congrès qui autorise les familles des victimes des attentats du 11-Septembre à réclamer en justice des dommages et intérêts à l'Arabie saoudite, a annoncé jeudi la Maison blanche.

Son porte-parole, Josh Earnest, a réaffirmé l'opposition du président démocrate à cette loi d'inspiration parlementaire intitulée Justice Against Sponsors of Terrorism Act (Jasta, pour Justice contre les parrains d'acte de terrorisme).

Le texte, adopté en mai dernier par les sénateurs, a été approuvé le 9 septembre par la Chambre des représentants et transmis le 12 au soir à la présidence. Le délai constitutionnel de dix jours passé lequel le président ne peut plus opposer son veto à un texte législatif expire vendredi.

Les opposants à cette loi estiment qu'elle risque de nuire aux relations entre Washington et Ryad, partenaire stratégique des Etats-Unis au Moyen-Orient, et de déboucher sur des mesures de représailles de la part du royaume wahhabite.

La Maison blanche redoute en outre que des pays tiers exploitent cette loi pour porter plainte contre des diplomates, des militaires ou des entreprises américains.

Au Congrès, on estime qu'il sera possible de réunir dans les deux chambres la majorité qualifiée des deux tiers pour passer outre le veto présidentiel. Ce serait une première depuis l'investiture d'Obama, en janvier 2009.

Quinze des 19 auteurs des attentats du 11-Septembre à New York et Washington étaient Saoudiens. L'attaque a été commanditée par Al Qaïda et aucune enquête américaine n'a jusqu'à présent conclu à un soutien des autorités saoudiennes.

(Ayesha Rascoe, Timothy Gardner et Patricia Zengerle; Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André pour le service français)