(Actualisé, déclarations d'Obama, §§ 2, 3, 7, 9)

WASHINGTON, 30 juin (Reuters) - Barack Obama, qui veut aller de l'avant sur la réforme de l'immigration malgré l'obstruction du Parti républicain, a annoncé lundi qu'il attendait les propositions de ses conseillers d'ici la fin de l'été et qu'il agirait ensuite sans attendre.

"J'agis par décret seulement quand nous avons un grave problème sur une question grave et quand le Congrès choisit de ne rien faire", a expliqué le président américain lors d'une allocution dans la roseraie de la Maison blanche.

"Dans une telle situation, le fait que les républicains de la Chambre (des représentants) n'adoptent pas un projet de loi est mauvais pour notre sécurité, mauvais pour notre économie, mauvais pour notre avenir", a-t-il ajouté.

Il a précisé que le républicain John Boehner, président de la Chambre des représentants, l'avait informé la semaine dernière que la Chambre bloquerait tout vote cette année sur cette réforme de l'immigration.

Barack Obama a fait de ce texte, déjà adopté par le Sénat, une des priorités de son second mandat.

Les Etats-Unis, a souligné Barack Obama, ne peuvent pas attendre indéfiniment le bon vouloir des élus républicains pour qu'on agisse sur ce dossier prioritaire.

"L'Amérique ne peut pas attendre indéfiniment qu'ils (les républicains) se décident à agir. C'est pourquoi je lance aujourd'hui un nouvel effort pour réformer personnellement, autant que je peux, notre système d'immigration, sans le Congrès."

"NOUVEL EFFORT"

Barack Obama a cependant dit espérer convaincre le Parti républicain d'appuyer un projet de réforme, soit après les élections de mi-mandat en novembre, soit l'année prochaine.

Le président a chargé le secrétaire à la Sécurité intérieure, Jeh Johnson, et l'Attorney General (ministre de la Justice) Eric Holder, de mobiliser les moyens nécessaires pour assurer la sécurité aux frontières en matière d'immigration.

La Maison blanche a annoncé il y a dix jours une série de mesures pour ralentir les entrées illégales d'enfants aux Etats-Unis ainsi que des financements pour améliorer la sécurité dans les pays d'Amérique centrale.

Les juges et les autorités compétentes sur les questions d'immigration vont être renforcés pour que les décisions concernant le sort des personnes appréhendées à la frontière soient prises rapidement, avait alors souligné le gouvernement Obama.

Le Salvador, le Guatemala et le Honduras vont recevoir 9,6 millions de dollars (sept millions d'euros) pour aider les personnes qui seront renvoyées dans ces pays à se réintégrer.

En outre, 40 millions de dollars seront affectés au renforcement de la sécurité au Guatemala et 25 millions à aider les jeunes du Salvador confrontés au crime organisé. (voir ) (Jeff Mason et Steve Holland; Danielle Rouquié et Guy Kerivel pour le service français)