(Actualisé avec citations, Kerry)

par Jeff Mason

WASHINGTON, 12 juin (Reuters) - Barack Obama a dit jeudi "ne rien exclure" et examiner toutes les options à sa disposition, y compris des frappes aériennes, pour venir en aide au gouvernement irakien face à l'offensive éclair des djihadistes vers Bagdad.

"Mon équipe travaille 24 heures sur 24 pour identifier la manière dont nous pouvons fournir l'aide la plus efficace à l'Irak", a déclaré le président aux journalistes dans le Bureau ovale à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre australien Tony Abbott.

"Je n'exclus rien parce que nous avons vraiment intérêt à nous assurer que ces djihadistes ne prennent pas pied de façon permanente en Irak ou en Syrie", a-il ajouté alors qu'on lui demandait si les Etats-Unis pourraient procéder à des bombardements à l'aide de drones ou entreprendre toute autre action pour stopper les insurgés sunnites.

Seul l'envoi de troupes au sol est écarté, a précisé par la suite la Maison blanche.

"Lors de nos consultations avec les Irakiens, il y aura des choses à faire immédiatement, à court terme, sur le plan militaire, et notre équipe de sécurité nationale étudie toutes les options", a dit Barack Obama.

"Mais ce doit être une piqûre de rappel pour le gouvernement irakien. Il doit y avoir une composante politique", a ajouté le président américain, critiquant à demi-mot l'absence d'action politique pour réduire les tensions religieuses et les rivalités qui paralysent l'action gouvernementale à Bagdad.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a par la suite déclaré que Barack Obama était prêt à prendre "rapidement des décisions importantes". "Nous ne sommes pas en train d'attendre. Nous fournissons une aide et sommes en contact direct avec le Premier ministre (irakien Nouri al) Maliki", a-t-il dit.

"QUE FAIT LE PRESIDENT?"

Le message de Kerry valait également pour les membres de l'opposition républicaine qui reprochent au président américain son inaction et le jugent en partie responsable du chaos en Irak pour ne pas avoir négocié le maintien d'une présence militaire américaine dans le pays après le départ des GIs à la fin 2011.

"Que fait le président? Il fait la sieste", a lancé le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner en exhortant Barack Obama à fournir l'aide promise à Bagdad par les Etats-Unis.

Nancy Pelosi, chef de la minorité démocrate à la Chambre, a estimé que les Etats-Unis, onze ans après l'invasion décidée par George Bush, n'avaient "aucune envie de se retrouver engagés dans des activités militaires en Irak".

Le sénateur républicain Lindsey Graham s'est au contraire dit prêt à soutenir le principe de frappes aériennes pour aider l'armée irakienne.

"Il n'existe aucun scénario pour arrêter le bain de sang en Irak sans la puissance aérienne américaine. L'armée irakienne est au bord de l'effondrement", a-t-il dit après une réunion à huis clos entre la commission sénatoriale des Forces armées et des responsables du Pentagone. "Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'intervenir", a-t-il déclaré. (Avec Steve Holland et Roberta Rampton; Bertrand Boucey, Danielle Rouquié et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)