(Actualisé avec détails sur cérémonie)

par Jeff Mason et Steve Holland

WASHINGTON, 20 janvier (Reuters) - Le président Barack Obama a prêté serment dimanche lors d'une cérémonie privée à la Maison blanche pour un second mandat de quatre ans à la tête des Etats-Unis.

Barack Obama, aux côtés de sa famille, dont son épouse Michelle et leurs deux filles, a prêté serment sur la Bible en présence du président de la Cour suprême, John Roberts, comme ce fût le cas en 2009.

Le président de la Cour suprême s'était trompé dans sa récitation du serment de 35 mots, ce qui avait obligé les deux hommes à se retrouver le lendemain pour se livrer discrétement à une nouvelle cérémonie.

Cette année, John Roberts a pris soin de lire le texte en levant à peine les yeux, et ni le chef d'Etat ni le président de la Cour suprême ne se sont trompés.

"J'y suis arrivé", s'est exclamé Barack Obama, après avoir prété serment dans la Blue Room de la Maison blanche, félicité par Sasha, sa fille de onze ans.

En raison d'une particularité du calendrier, le premier président afro-américain des Etats-Unis devra de nouveau prêter serment lundi en public.

Depuis un siècle, la tradition veut en effet que lorsqu'un 20 janvier tombe un dimanche, le président est officiellement investi ce jour-ci, puis récite à nouveau le serment présidentiel le lendemain au Capitole.

Joe Biden, qui doit également participer à deux cérémonies, a prêté serment plus tôt dans l'après-midi de dimanche comme vice-président des Etats-Unis, lors d'une petite cérémonie dans sa résidence officielle à Washington.

"Je suis fier d'être président des Etats-Unis", a-t-il dit par erreur, provoquant les rires de l'assistance, avant que son fils Beau, ministre de la Justice de l'Etat du Delaware, ne lui fasse remarquer son erreur.

"Je suis fier d'être vice-président des Etats-Unis", a alors enchaîné Joe Biden, "mais je suis plus fier encore d'être le vice-président de Barack Obama, du président Barack Obama..."

Huit cent mille spectateurs sont attendus lundi pour écouter le discours de Barack Obama. Ils étaient 1,8 million il y a quatre ans, attirés par l'espoir incarné par ce jeune sénateur démocrate élu premier président afro-américain de l'histoire des Etats-Unis.

COMPROMIS POLITIQUES

Les difficultés économiques, le chômage élevé, les querelles partisanes sur le budget, ont créé des désillusions et les attentes seront forcément moindres pour son deuxième discours d'investiture

A de rares exceptions près, comme les dernières lignes du discours d'Abraham Lincoln appelant à une "paix durable" en 1865, neuf semaines avant la fin de la Guerre de sécession et six semaines avant son assassinat, les discours de second mandat marquent rarement l'Histoire de leur empreinte.

Réélu le 6 novembre, Barack Obama devrait insister sur le besoin de parvenir à des compromis politiques, alors que démocrates et républicains s'écharpent sur la question du relèvement du plafond de la dette et des dépenses publiques.

Selon un responsable de son administration, le président devrait faire valoir que les valeurs des pères fondateurs de l'Amérique ont encore un sens au XXIe siècle et encourager les Américains à faire entendre leurs voix pour influencer les décisions du législateur.

Il devrait également évoquer les dossiers auxquels il compte s'attaquer lors de ces quatre prochaines années, tout en réservant ses propositions plus détaillées à son discours sur l'état de l'Union, prononcé devant le Congrès le 12 février.

La réduction des déficits, le contrôle des armes à feu, la réforme de l'immigration et la politique énergétique seront probablement les priorités affichées par le président démocrate.

"Il estime que nous avons du travail à faire, et il est convaincu que l'agenda qu'il a déjà proposé et celui qu'il proposera dans le futur aideront ce pays à aller de l'avant", a déclaré le porte-parole de la Maison blanche Jay Carney cette semaine à la presse.

Le président et son épouse ont lancé le marathon de l'investiture dès samedi en participant à des travaux bénévoles effectués dans tout le pays en hommage à Martin Luther King.

Le jour férié en l'honneur du célèbre pasteur, célébré chaque troisième lundi de janvier aux Etats-Unis, coïncidera avec la cérémonie publique d'investiture.

Lundi, à l'issue de son discours d'investiture, Barack Obama et son épouse Michelle rejoindront le vice-président Joe Biden et son épouse Jill pour un déjeuner au Capitole.

Les deux couples participeront ensuite au traditionnel défilé et les Obama inaugureront ensuite deux bals officiels devant les caméras. L'essentiel des commentaires devrait alors porter sur la tenue de la "first lady". (Avec Samuel P. Jacobs; Jean-Stéphane Brosse, Jean-Loup Fievet et Julien Dury pour le service français)