RABAT, 24 janvier (Reuters) - Des milliers d'enseignants stagiaires marocains ont manifesté dimanche à Rabat pour dénoncer le projet gouvernemental de suppression de postes dans l'éducation.

Malgré l'interdiction des manifestations, ils ont défilé aux cris de "la répression ne me fera pas peur". Plusieurs centaines de policiers en tenue anti-émeutes se tenaient à proximité du cortège.

Les manifestations de grande ampleur restent rare au Maroc. Celle de dimanche fait suite à une série de rassemblements ces derniers mois contre la baisse projetée des dépenses publiques et la limitation des embauches dans le secteur public.

Au début de l'année, une précédente manifestation de professeurs en formation a été sévèrement réprimée par les forces de l'ordre. Des dizaines de manifestants ont été blessés dont trois ont nécessité des soins médicaux. Le gouvernement du Premier ministre, Abdelilah Benkirane, a réclamé une enquête sur ces violences policières.

"J'ai trois enfants, et je pensais que nous avions finalement trouvé un emploi pour l'un d'eux, il semble que ce n'est pas le cas", a dit Hassan Dehih, venu dimanche de la ville de Kenitra pour soutenir sa fille et ses collègues.

Quelque 10.000 Marocains ont réussi l'examen donnant accès à une formation à l'enseignement dans les écoles publiques. Mais le 8 octobre, le gouvernement a annoncé qu'un nouvel examen serait organisé en fin d'année et qu'il n'y aurait que 7.000 places.

En touchant aux emplois publics, aux subventions et aux autres prestations dont bénéficient les Marocains, le gouvernement veut contrôler les dépenses publiques mais il suscite aussi des tensions sociales qui se matérialisent par des manifestations, des rassemblements et des grèves. (Aziz El Yaakoubi; Henri-Pierre André pour le service français)