Rio de Janeiro (awp/afp) - Le taux de chômage a enregistré une nouvelle hausse au Brésil entre décembre et février, à 12,4% de la population active, contre 12% lors du trimestre novembre-janvier, a annoncé vendredi l'institut de statistiques IBGE.

C'est une mauvaise nouvelle économique de plus pour le gouvernement du président d'extrême-droite Jair Bolsonaro, après l'abaissement des prévisions de croissance de la Banque centrale.

La première économie d'Amérique Latine est repassée au-dessus de la barre des 13 millions de chômeurs pour la première fois depuis mai 2018, avec 13,1 millions de sans emploi, 400.000 de plus que lors du trimestre précédent.

La hausse du taux de chômage est en ligne avec les prévisions des analystes consultés par le quotidien économique Valor, qui l'attribuent en partie à l'expiration de contrats temporaires en fin d'année.

Le mois dernier, le chômage était reparti à la hausse après neuf baisses consécutives, pour ce chiffre calculé en trimestres glissants par l'IBGE.

La situation est toutefois un peu meilleure qu'il y a un an: le trimestre terminé en février 2018 avait enregistré un taux de chômage à 12,6%.

En revanche, l'IBGE a recensé un nombre record de "découragés" de la recherche d'emploi, 4,9 millions, 200.000 de plus que lors du trimestre précédent.

"Étant donné que le taux de chômage a atteint un niveau très élevé, cela augmente le découragement. Les gens ne voient pas de possibilité de trouver un emploi", explique Cimar Azevedo, responsable du service des statistiques sur l'emploi à l'IBGE.

Ces résultats accentuent la pression sur le gouvernment de Jair Bolsonaro, qui a pris ses fonctions en janvier avec un début de mandat mouvementé.

Des couacs à répétition ont fait planer le doute sur la capacité du ministre ultra-libéral Paulo Guedes à faire adopter la réforme des retraires jugée cruciale pour équilibrer les finances publiques.

Le Brésil a connu une faible croissance de 1,1% en 2017 comme en 2018, après deux ans de récession historique. Jeudi, la banque centrale a abaissé à 2% sa prévision de croissance pour 2019, alors qu'elle tablait encore sur 2,4% en décembre.

afp/jh