MALE, 10 novembre (Reuters) - La Cour suprême des Maldives a annoncé dimanche le report du second tour de l'élection présidentielle censée se dérouler dans la journée, prolongeant une crise politique qui s'éternise dans l'archipel de l'océan Indien.

Mohamed Nasheed, le premier président démocratiquement élu du pays - en 2008 - après trente années de pouvoir autocratique, a remporté le premier tour organisé samedi mais sans atteindre la majorité absolue, avec 46,93% des voix, selon les résultats officiels.

Le second tour prévu dimanche a été reporté à samedi prochain par la Cour suprême, qui a ainsi accédé aux demandes des deux principaux rivaux de Nasheed, victime en février 2012 d'une mutinerie au sein des forces de police après vingt mois d'exercice du pouvoir.

Le premier tribunal du pays a déjà annulé à deux reprises, les 7 septembre et 19 octobre, cette élection présidentielle pour fraudes présumées.

Le nouveau report laisse l'archipel dans l'incertitude politique, car dès lundi, les Maldives n'auront plus officiellement de président, le sortant Mohamed Waheed Hassan devant démissionner.

Ce vide constitutionnel "pourrait déstabilier les Maldives", a regretté le département d'Etat américain dans un communiqué.

"Il est déraisonnable et inacceptable que des parties continuent de demander à changer une date d'élection convenue au préalable", a-t-il ajouté.

Selon les résultats officiels, le principal adversaire de Mohamed Nasheed, Abdulla Yameen, a recueilli 29,72% des voix tandis que l'homme d'affaires Qasim Ibrahim en a obtenu 23,34%.

Abdulla Yameen est le demi-frère de Maumoon Abdul Gayoom, qui a gouverné le pays pendant trente ans et était considéré comme un dictateur par ses opposants et les militants des droits de l'homme.

Situées au sud de l'Inde et constituées de 1.200 îles, les Maldives comptent 325.000 habitants. (J.J. Robinson, avec Shihar Aneez; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)