La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a imposé des sanctions sévères au Mali au début du mois, après que la junte qui a pris le pouvoir en 2020 a renoncé à organiser des élections en février et a déclaré qu'elle resterait en place pendant quatre années supplémentaires.

L'UE a déclaré qu'elle imposerait ses propres restrictions en accord avec la CEDEAO, probablement dans le courant du mois de janvier.

Toutefois, Emanuela Del Re, représentante spéciale de l'UE pour le Sahel, a déclaré que la porte restait ouverte au dialogue.

"La position de l'Union européenne est d'être ferme sur certains principes sans fermer complètement les portes", a déclaré Mme Del Re lors d'une interview accordée à Reuters lundi en fin de journée.

"Nous devons continuer à dialoguer avec le Mali parce que nous ne voulons pas l'isoler, nous voulons un Mali capable de surmonter cette crise", a déclaré Mme Del Re, ajoutant qu'elle était convaincue que les pourparlers auraient lieu.

Les deux parties n'ont pas rendu public le calendrier des pourparlers. Interrogé à ce sujet, un porte-parole du gouvernement malien a déclaré que les autorités étaient également ouvertes au dialogue.

Les sanctions économiques et politiques en vigueur ont pratiquement isolé ce pays enclavé d'Afrique de l'Ouest et du Sahel et lui ont coupé l'accès aux marchés financiers.

Le gouvernement malien a prévenu que les sanctions pourraient mettre à genoux ce pays en difficulté. Sous l'impulsion du gouvernement, des milliers de Maliens ont manifesté dans les rues vendredi.

La CEDEAO a déclaré qu'elle lèverait progressivement les sanctions si la junte présentait un calendrier acceptable pour le retour à l'ordre constitutionnel.

Le Mali peine à trouver la stabilité depuis 2012, lorsqu'une rébellion touareg dans le nord du pays a été détournée par des militants islamistes.

Les insurgés liés à Al-Qaïda et à l'État islamique ont poursuivi leurs attaques, tuant des centaines de personnes et rendant des pans entiers du territoire ingouvernables malgré la présence de milliers de soldats de la France et de partenaires européens, ainsi que des forces de maintien de la paix des Nations unies.