La compagnie à bas prix a commandé 372 avions dont 222 commandes fermes pour un prix catalogue de 21,5 milliards de dollars, soit 127 milliards de couronnes norvégiennes ou 16,5 milliards d'euros.

Norwegian Air parie sur la reprise économique et repousse encore un peu plus son concurrent suédois SAS au bord de l'abîme, tandis que les deux constructeurs aéronautiques Boeing et Airbus, filiale d'EADS, ont décidé d'accroître leur production des monocouloirs 737 et A320, pourtant déjà à des niveaux records.

Les commandes fermes concernent 22 Boeing 737-800, 100 Boeing 737 MAX8 et 100 Airbus A320neo. L'accord inclut également des droits d'achat de 100 Boeing 737 MAX8 et de 50 Airbus A320neo supplémentaires.

Il s'agit pour Norwegian Air de remplacer la totalité de sa flotte, qui comprend 62 appareils. Les livraisons sont prévues à partir de 2016.

Boeing a estimé le montant total de la commande le concernant à 11,4 milliards de dollars (8,7 milliards d'euros).

Cette commande n'est que la deuxième d'importance pour les nouveaux Boeing après celle de Southwest Airlines portant sur 150 appareils passée en décembre.

AGIR À CONTRE-CYCLE

"L'idée est d'agir un peu à contre-cycle sur ces marchés, (...) quand la nuit est la plus sombre", a déclaré le directeur général de Norwegian, Bjørn Kjos, lors d'une conférence de presse.

"L'économie mondiale est en phase baissière et c'est à ce moment-là qu'il faut agir", a-t-il ajouté en précisant avoir obtenu un prix avantageux compte tenu du marasme du secteur aérien européen.

En Bourse, l'action Norwegian Air gagnait 5,8% en fin de matinée après avoir bondi de 12%. SAS reculait de 2,75%.

La compagnie aérienne qualifie les commandes à Boeing et Airbus de fermes, mais le constructeur européen parle plutôt de lettre d'intention sous-entendant qu'elle doit être confirmée avant de pouvoir figurer dans son carnet de commandes.

Ces achats seront financés par emprunts bancaires, précise Norwegian qui ne prévoit pas d'augmentation de capital.

Les analystes mettent toutefois en regard le prix de l'acquisition et la capitalisation boursière de la compagnie aérienne qui n'atteint que 430 millions de dollars (2,3 milliards de couronnes).

Les analystes soulignent toutefois la bonne santé économique de la Norvège grâce à son secteur pétrolier.

En 2011, Norwegian a augmenté de trois millions le nombre de passagers transportés à 16 millions.

Les analystes voient aussi dans cette commande un mauvais présage pour SAS, qui a du mal à faire face à la concurrence des compagnies à petits budgets. SAS n'a pas été bénéficiaire depuis 2007.

"Cette commande permet à Norwegian de devenir l'un des acteurs dominant du marché européen pour l'avenir", commente Hans Erik Jacobsen, analyste chez Swedbank First Securities.

"Il va y avoir un mouvement de concentration très important sur le marché aérien européen dans les années à venir", estime l'analyste.

Créée en 1993, Norwegian dessert 261 destinations en Europe, Afrique du Nord et Moyen-Orient à partir notamment de Stockholm, Oslo et Copenhague.

Avec Victoria Klesty et Tim Hepher; Catherine Monin et Danielle Rouquié pour le service français, édité par Catherine Monin

par Balazs Koranyi et Henrik Stolen