GENEVE, 18 août (Reuters) - Les poursuites engagées par la junte au Niger pour "haute trahison" contre le président déchu Mohamed Bazoum n'ont aucune base légale, a déclaré vendredi le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Turk, ajoutant que la "notion même des libertés" dans le pays était en danger.

La junte militaire, qui a pris le pouvoir le 26 juillet, a déclaré la semaine dernière avoir réuni les preuves nécessaires pour poursuivre Mohamed Bazoum pour "haute trahison" pour avoir entretenu des "échanges" avec des "chefs d'Etat étrangers" et des "responsables d'organisations internationales".

"Cette décision est non seulement une décision motivée politiquement prise à l'encontre d'un président démocratiquement élu, mais n'a aucune base légale puisque le fonctionnement normal des institutions démocratiques a été enrayé", a déclaré dans un communiqué Volker Turk.

"La notion même des libertés au Niger est en danger", a-t-il affirmé. "Les généraux ne peuvent pas défier - sur un coup de tête - la volonté du peuple. Gouverner par la violence n'a pas sa place dans le monde d'aujourd'hui."

Volker Turk a réclamé la libération immédiate de Mohamed Bazoum. (Reportage par Gabrielle Tétrault-Farber; version française Zhifan Liu)