(Actualisé avec déclarations sénateurs, Boehner)

par Kim Dixon et Jeff Mason

WASHINGTON, 1er janvier (Reuters) - La Maison blanche et les représentants des élus du Sénat sont finalement parvenus à un accord pour tenter d'éviter aux États-Unis de sombrer dans une crise économique en raison du 'mur budgétaire', mais il n'est pas acquis que le texte soit adopté par la Chambre des représentants.

Après des mois d'impasse entre républicains et démocrates, la Maison blanche et le Sénat on trouvé un terrain d'entente, par un texte qui retarderait de deux mois la survenue de sévères coupes budgétaires, a-t-on appris de sources gouvernementales.

Les sénateurs, qui devaient se prononcer dans le cours de la nuit, sont enclins à l'approuver rapidement, a déclaré le sénateur Joseph Lieberman, selon lequel les démocrates, majoritaires à la Chambre haute, voteront en faveur du texte.

L'accord, s'il est voté par le Congrès, surviendra après l'échéance qui était fixée à minuit mardi, jour d'entrée en vigueur des premières des hausses d'impôts et coupes budgétaires automatiques de 600 milliards de dollars.

Mardi étant un jour férié, le Parlement dispose cependant de quelques heures supplémentaires pour adopter le texte issu des négociations conduites par le vice-président, Joe Biden, et le chef de file républicain au Sénat, Mitch McConnell.

Le projet de loi pourra par ailleurs prévoir des mesures à effet rétroactif.

Le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, a de son côté annoncé que le chambre basse étudierait l'accord s'il était voté au Sénat.

"La Chambre honorera son engagement d'étudier l'accord du Sénat s'il est voté. La décision d'adopter ou d'amender le texte ne sera pas prise avant que les membres de la Chambre (...) aient pu l'examiner", a-t-il déclaré dans un communiqué.

La séance à la Chambre des représentants doit reprendre à midi mardi (17H00 GMT), a annoncé auparavant l'élu républicain Steven LaTourette.

IMPÔT SUR LE REVENU

L'entrée en vigueur de la réduction de 109 milliards de dollars du budget de la défense et de projets de politique intérieure, prévue le 2 janvier, sera repoussée de deux mois, selon les termes de l'accord.

Parmi les autres mesures de ce plan proposé, figure la hausse du taux d'imposition sur le revenu des Américains les plus riches alors que la classe moyenne ne sera pas touchée, ainsi que le souhaite le président Barack Obama.

L'accord prévoirait un relèvement du taux d'imposition de 35% à 39,6% sur les revenus supérieurs à 400.000 dollars par an (450.000 dollars pour les foyers).

Les républicains s'opposaient jusqu'à présent à toute hausse de l'impôt sur le revenu, tandis que les démocrates plaidaient pour un relèvement du taux d'imposition sur les revenus supérieurs à 250.000 dollars.

L'accord implique également l'allongement de la durée de versement des allocations pour les chômeurs de longue durée, selon des déclarations du président américain.

La taxation des biens immobiliers non hérités serait par ailleurs revue à la hausse et l'Alternative Minimum Tax (AMT), le taux d'imposition plancher qui permet de plafonner le recours des contribuables les plus aisés à des niches fiscales, serait fixé de manière permanente.

Si un accord n'était pas conclu sur ce dernier point, l'AMT, qui n'est pas indexé sur l'inflation, s'appliquerait mécaniquement à plusieurs dizaines de millions de foyers de la classe moyenne.

L'Internal Revenue Service (IRS), le fisc américain, estime que 100 millions de contribuables pourraient au mieux être privés de remboursements de trop perçu et au pire voir leurs impôts augmenter.

Mais cela supposerait des concessions que républicains et démocrates ont jusqu'à présent exclues. (Mark felsenthal, Tabassum Zakaria, Rachelle Younglai, David Morgan; Agathe Machecourt et Marc Angrand pour le service français)