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STRASBOURG, 7 octobre (Reuters) - Le candidat du Front national à la mairie de Strasbourg, qui voulait équiper les policiers municipaux de chiens d'attaque pour mettre de l'ordre dans les cités, a retiré sa candidature lundi après avoir été désavoué par le parti de Marine Le Pen, a-t-on appris auprès de l'intéressé.

Me André Kornmann, un avocat de 50 ans, avait également proposé en présentant son programme vendredi dernier de faire appréhender et déposer les mendiants Roms devant le consulat de Roumanie ou de réintroduire les punitions dans les écoles.

« J'ai beaucoup de mal à mettre de l'eau dans mon vin », a-t-il expliqué à Reuters.

« Un proche collaborateur de Marine Le Pen m'a dit qu'il fallait aseptiser mes propos ou les policer, mais je suis quelqu'un d'entier », a-t-il ajouté.

Le retrait de sa candidature a été accueillie comme n'étant « pas une mauvaise solution » par Nicolas Bay, délégué national à la communication électorale.

« Certains de ses propos étaient contraires à la ligne qui est proposée par le Front national, qui est en train de devenir un parti de gouvernement », a expliqué à Reuters Christian Cotelle, conseiller régional du FN en Alsace et ancien secrétaire du parti dans le Bas-Rhin.

La présentation du programme de la future liste « Bleu Marine » à Strasbourg avait suscité des réactions hostiles à l'intérieur du parti, particulièrement au sein du Front national de la jeunesse.

« Les propositions défendues par ce candidat ne correspondent en rien aux valeurs défendues par notre mouvement », avait déclaré, dans les colonnes des Dernières nouvelles d'Alsace, son responsable strasbourgeois Flavien Suck.

Le Front national avait présenté en mai dernier la candidature atypique d'André Kornmann, un adhérent de fraîche date, pour conduire sa liste dans la capitale européenne.

Ancien adhérent de l'UDF, tendance Raymond Barre, dans sa jeunesse, le juriste, qui entretient de longue date des amitiés à l'extrême droite, était candidat sur une liste MoDem lors des dernières municipales à Strasbourg.

Le Front national a peu de chance de conquérir la capitale alsacienne, tenue par le socialiste Roland Ries, où il ne dispose pas de personnalité reconnue et où il réalise un score traditionnellement moins bon que dans l'ensemble de la région.

Marine Le Pen y était arrivée en troisième position au premier tour de l'élection présidentielle de 2012 avec 11,86% des voix. (Gilbert Reilhac, édité par Sophie Louet)