(Reuters) - Les autorités russes ont fait état jeudi de plusieurs attaques ukrainiennes dans la région de Briansk, dans l'ouest de la Russie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière avec l'Ukraine, derniers épisodes en date d'une série d'attaques transfrontalières dont Moscou estime qu'elles pourraient déclencher une escalade dans le conflit.

La Commission d'enquête russe a annoncé que sept personnes avaient été blessées dans des frappes aériennes ukrainiennes ayant fait des dégâts dans six immeubles résidentiels dans le village de Klimovo, dans la région de Briansk.

"Le 14 avril 2022, deux hélicoptères de combat lourdement équipés d'armes offensives des forces armées d'Ukraine ont fait une incursion illégale dans l'espace aérien de la Fédération de Russie", écrit jeudi dans un communiqué cet organisme qui dépend directement du président russe Vladimir Poutine.

"Volant à basse altitude, ils ont mené au moins six frappes aériennes sur des bâtiments résidentiels dans le village de Klimovo", est-il précisé dans ce communiqué.

L'agence de presse russe TASS a rapporté que les autorités régionales avaient fait fermer les écoles par crainte de nouvelles frappes.

Les services de renseignement russes ont de leur côté signalé qu'un poste-frontière de la région de Briansk, près de Klimovo, avait été la cible de tirs de mortier en provenance du territoire ukrainien.

Un porte-parole du FSB a précisé lors d'une intervention à la télévision publique russe qu'aucun blessé n'était à déplorer mais que plusieurs véhicules avaient été endommagés.

A quelques centaines de kilomètres plus au sud, un village de la région russe de Belgorod, également frontalière de l'Ukraine, a également été la cible de tirs transfrontaliers, selon le gouverneur régional, Viacheslav Gladkov.

"Le village de Spodariouchino a été la cible de tirs depuis l'Ukraine", a-t-il dit dans un message publié sur Telegram, en précisant qu'il n'y avait aucun blessé et que ce village, ainsi qu'une localité voisine, avaient été évacués.

Ni le ministère de la Défense ukrainien ni l'armée ukrainienne n'ont répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire concernant les accusations de tirs transfrontaliers dans cette zone.

La Russie a accusé ces dernières semaines l'Ukraine d'être responsable d'une série d'attaques transfrontalières sur son territoire, dont un bombardement contre un dépôt pétrolier à Belgorod au début du mois.

Le ministère russe de la Défense a déclaré mercredi que la poursuite "des sabotages et des attaques" par les forces ukrainiennes pourraient déclencher des représailles, avec par exemple des frappes sur la capitale ukrainienne Kyiv.

"Si de tel incidents continuent, alors les conséquences seront des attaques de l'armée russe sur les centres de décision, y compris à Kyiv, ce dont les forces russes se sont abstenues jusqu'ici", a prévenu le ministère.

(Reportage Reuters, édité par Conor Humphries ; version française Myriam Rivet, édité par Sophie Louet)