par Julien Ponthus et Dominique Vidalon

Après deux prestations jugées très médiocres et l'exclusion de Nicolas Anelka pour avoir insulté le sélectionneur, l'équipe de France a suscité des réactions indignées en refusant de s'entraîner dimanche à deux jours d'un match capital contre l'Afrique du Sud.

Le groupe France et ses nombreuses stars ont été mis à contribution ces dernières semaines pour aider des multinationales à vendre des produits d'assurance, des sandwiches, des voitures ou encore des téléphones portables.

"Fidèle supporter depuis 40 ans de la FFF, la marque Adidas est consternée et attristée de voir la tournure des événements qui se déroulent en Afrique du Sud autour de l'Equipe de France", a indiqué la marque aux trois bandes, dont le contrat avec l'équipe prend fin cette année.

Nike, qui reprendra le contrat de l'équipe de France en 2011, n'a pas souhaité faire de commentaire sur le comportement des joueurs de Domenech.

Adidas a cependant été chanceux: son ambassadeur désigné, le milieu de terrain de Bordeaux Yoann Gourcuff, est apparu comme une des victimes du climat délétère qui règne chez les Bleus et continuera à représenter la marque dans le tournoi.

"En tant que partenaire de l'événement, la marque n'a pas prévu de modifier sa communication en France", a encore expliqué Adidas.

MAL PERÇU PAR LES CLIENTS ET LE PUBLIC

L'expulsion de Nicolas Anelka a par contre contraint la chaîne de restauration rapide Quick à mettre un terme à une campagne publicitaire télévisuelle mettant en scène le joueur mordant dans un de ses hamburgers.

"Conserver le film dans le contexte du week-end pouvait être mal perçu pour nos clients et aussi par le public", a indiqué une porte-parole du groupe de restauration rapide, dont les affiches sont néanmoins toujours présentes sur les murs de Paris.

Le Crédit agricole, qui lui est en contrat avec l'ensemble de l'équipe de France, a suspendu sa campagne de télévision présentant des joueurs, notamment Franck Ribéry, comme des anges gardiens, a indiqué lundi une porte-parole de la banque.

"On suspend notre campagne de publicité sur les produits d'assurance qui mettaient en scène l'équipe de France", a expliqué la porte-parole, précisant que la fin de la campagne était normalement programmée pour le vendredi 25 juin.

Le groupe énergétique GDF Suez a pour sa part déclaré qu'il se pencherait après la fin de la compétition sur ses relations avec une équipe dont l'opinion publique semble s'être détachée.

"Nous allons certainement avoir des discussions une fois le Mondial terminé sur la forme de ce partenariat. Mais il faut savoir que sur 100 euros donnés à la fédération, 70 euros vont au football amateur", a réagi un porte-parole du groupe.

Carrefour, autre sponsor important des Bleus, n'était pas immédiatement disponible pour indiquer sa position vis-à-vis des hommes de Raymond Domenech. Toyota Europe a quant à lui fait savoir qu'il ne changerait pas sa politique de sponsoring vis-à-vis de pour l'équipe de France.

Par ailleurs TF1, pénalisé en Bourse par les piètres performances des Bleus sur le terrain, a indiqué que le Mondial serait positif pour la chaîne de télévision même si l'équipe de France était éliminée dès le premier tour de la compétition.

Le comportement de l'équipe nationale fait également des vagues au niveau politique. La ministre des Sports, Roselyne Bachelot, a elle-même indiqué dimanche que le président Nicolas Sarkozy lui avait demandé de rester au Mondial jusqu'au match de mardi pour tenter d'apaiser la crise.

Lundi, le maire de Trans-en-Provence (Var), qui a perdu quatre de ses administrés dans les inondations de la semaine dernière, a exhorté l'équipe de France de football à verser ses primes aux communes sinistrées pour se faire "pardonner" son comportement.

Avec Bertrand Boucey, Clément Dossin, Helen Massy-Beresford, Muriel Boselli, édité par Dominique Rodriguez